Tout acte de bonté est une aumône (sadaqa)

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lundi 7 mars 2016

Tout acte de bonté est une aumône (sadaqa)

Il est intéressant de constater que le Prophète Muhammad (saw) a encouragé ses compagnons à faire l’aumône dès son premier sermon, tout de suite après qu’ils ont été éprouvés dans leur foi à travers les difficultés de l’hégire. L’aumône engendre la satisfaction d’Allah (awj), elle est la manifestation de la foi par une œuvre de bonté, le témoignage de la sincérité et de l’honnêteté.

L’hégire difficile avait eu lieu et le Prophète Muhammad (saw) vivait alors à Médine.  Les musulmans rassemblés dans la vallée de Ranuna s’apprêtaient à célébrer la première prière du Vendredi dirigée par leur Prophète (saw), attendu avec tellement d’enthousiasme. Le Prophète Muhammad (saw) s’est levé au milieu de la foule, puis après avoir loué et remercié Allah (awj), a commencé son sermon en disant : « Ô gens ! Envoyez quelques choses vers lau-delà avant de quitter ce bas monde ! ». Il a rappelé aux musulmans l’épreuve du rassemblement devant Allah (awj) le jour du Jugement. Puis il a mentionné l’enfer, il parlait comme s’il ressentait au même moment le feu de l’enfer et dit en protégeant son visage « Protégez-vous du feu, ne serait-ce qu’avec une moitié de datte. Et si vous ne trouvez pas cela, faites-le avec une bonne parole » (Boukhari, Adab,34 ; Ibn Hisham,Sira, III, 30.).

Il est intéressant de constater que le Prophète Muhammad (saw) a encouragé ses compagnons à faire l’aumône dès son premier sermon, tout de suite après qu’ils ont été éprouvés dans leur foi à travers les difficultés de l’hégire. L’aumône engendre la satisfaction d’Allah (awj), elle est la manifestation de la foi par une œuvre de bonté, le témoignage de la sincérité et de l’honnêteté. « Laumône est une preuve » disait le Prophète Muhammad (saw) (Mouslim, Tahara, 1). Lorsque viendra le jour du Jugement et que les personnes seront questionnées sur ce en quoi ils ont utilisé leurs biens, l’aumône constituera la meilleure des preuves comme réponse.  L’aumône est un moyen d’accéder à ce paradis jonché de choses que notre ego fuit et un bouclier face à l’enfer orné de choses que notre âme désire. Elle est une des plus importantes pratiques permettant d’éduquer l’Homme, malgré l’opposition de son insatiable ego, elle permet de partager ses biens et donner sans attendre de contrepartie.

Le Prophète Muhammad (saw) a déclaré que chaque musulman est responsable de faire l’aumône en ces termes : « LHomme doit verser chaque jour une aumône pour chacune de ses articulations » (Muslim, Zakat, 56). Nous pouvons tirer de ce hadith, que cette aumône, qui est un moyen d’exprimer notre gratitude envers Allah (awj), est en même temps une responsabilité dont le poids se ressent sur les épaules de chacun. En revanche, cette parole pousse à nous interroger sur le fait de savoir si tout le monde est en possession d’une richesse suffisante pour faire l’aumône. Ainsi, il apparaît que si nous prenons en considération la totalité des hadiths sur ce sujet, l’aumône (sadaqa) possède un large éventail de possibilité et ne se limite pas à une aide économique, mais englobe aussi tout acte et parole bienfaisante.

L’aumône nous permet d’accéder à la meilleure des récompenses, la satisfaction d’Allah, mais elle permet aussi de perfectionner notre morale. C’est grâce à l’aumône qu’il nous sera possible de vaincre l’avarice et l’attachement abusif aux biens de ce monde, tous deux d’importantes maladies de notre époque.

Selon le Prophète Muhammad (saw), chaque acte de bonté est une aumône (Boukhari, Adab, 33). Le Prophète (saw) a qualifié d’aumône (sadaqa) certains actes tels que le fait de sourire aux gens, dire de belles paroles, saluer, conseiller le bien et proscrire le mal, être hospitalier à l’égard des convives, accéder à la science, transmettre ses connaissances, réconcilier deux personnes, indiquer la route à une personne perdue, rester loin des péchés, ôter de la voie tout objet dérangeant, subvenir aux besoins de sa famille, proposer son aide aux personnes handicapées, planter un arbre ou encore offrir de l’eau. (Voir : Boukhari, al-Maghazi, 12 ; Muslim, Zakat, 55-56 ; Tirmidhi, Birr, 36 ; Ibn Maja, Sunna, 20 ; Ibn Hanbal, V, 285). Le Prophète Muhammad (saw) attire ainsi l’attention sur les possibilités nombreuses et aisées de bonté donnant accès à la satisfaction d’Allah (awj). Il nous indique à travers l’exemple d’une moitié de datte, que même une petite aumône faite avec sincérité peut nous préserver du feu de l’enfer. Allah n’accorde pas d’importance à la quantité, mais plutôt à la provenance licite de nos biens et la sincérité avec laquelle l’aumône, à la hauteur de nos moyens, a été présentée. C’est pour cette raison que le Prophète Muhammad (saw) a insisté sur le fait qu’aucune action, verbale ou physique, ne doit être en aucun cas minimisée, et que même une simple belle parole aurait des chances de gagner beaucoup de valeurs aux yeux d’Allah (awj). Le Prophète (saw) a ainsi souligné qu’il ne serait pas convenable de négliger une bonne action du fait de sa quantité en indiquant qu’Allah (awj) pourrait récompenser à la hauteur de la montagne d’Uhud, une aumône de la taille d’une bouchée de pain (Tirmidhi, Zakat, 28).

L’aumône permet d’accéder à la meilleure des récompenses, la satisfaction d’Allah (awj), elle permet aussi de perfectionner notre morale. C’est grâce à l’aumône qu’il nous sera possible de vaincre l’avarice et l’attachement abusif aux biens de ce monde, tous deux d’importantes maladies de notre époque. Celui qui se lamente sans cesse disant « mes biens, mes biens ! » doit savoir qu’hormis ce qu’il a mangé et digéré, habillé et usé, et donné en aumônes pour l’autre monde, rien ne lui sera bénéfique (Muslim, Zuhd, 3). La sadaqa qui englobe l’aumône, les paroles et actions bienfaisantes participe à la construction et au renforcement de la cohésion sociale en éveillant chez les individus des valeurs telles que l’entraide et le soutien.  Dans ce contexte, même un sourire fait à nos frères et sœurs ne peut être négligé (Muslim, Birr, 144).

Il existe de nombreuses portes s’ouvrant à celui qui recherche de la satisfaction d’Allah (awj). L’une d’entre elles est la sadaqa. Ainsi que nous l’a indiqué le Prophète Muhammad (saw), tout acte de bonté est une aumône, il est donc incorrect de négliger tout acte de bonté du fait de sa taille, de sa quantité ou toutes autres raisons. Allah (awj) a promis qu’il récompensera toutes bonnes actions, fût-ce du poids d’un atome (Al-Zalzalah/7). Et Il a de plus fortement critiqué ceux qui désirent empêcher la moindre bonne action (Maûn, 7). Il est donc nécessaire, pour celui qui est conscient que la bonté est une aumône, de ne négliger aucun acte, petit soit-il, et ainsi lui permettre à chaque pas effectué de s’approcher du paradis et de s’éloigner du feu de l’enfer.

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218