La meilleure des nourrices : Oumm Ayman (r.anha)

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mercredi 13 avril 2016

La meilleure des nourrices : Oumm Ayman (r.anha)

Oumm Ayman (r.anha), qui a une place particulière parmi les femmes compagnons, était l'une des deux dames distinguées dont le Prophète Muhammad (saw) disait "elle est ma mère après ma mère".

Oumm Ayman (r.anha) était l'une des femmes compagnons qui a vécu à proximité du Prophète Muhammad (saw). Le Prophète l’appelait « O Mère! ». Dans les premières années encore de sa jeunesse, elle fut amenée esclave d’Abyssinie à la Mecque et travailla aux côtés d’Abdoullah (ra), le père du Prophète (saw). Après le mariage d’Abdoullah avec Amina, elle continua à les servir et à sa mort, elle resta en héritage à Amina (r.anha). Après la venue du Prophète (saw) au monde, elle devint sa nourrice. (Imam Zahabi, 1/117) Oumm Ayman (r.anha), qui a une place particulière parmi les compagnes, était l'une des deux dames distinguées dont le Prophète disait « elle est ma mère après ma mère ».

Amina (r.anha) avait perdu son mari Abdoullah (ra) avant que le Prophète Muhammad (saw) vienne au monde, même si détruite par la nouvelle de sa mort, la joie de son enfant qu’elle allait mettre au monde lui apportait une lueur d'espoir dans le cœur. Après la naissance du Prophète (saw), divers miracles se produisirent et Oumm Ayman (r.anha) continua à engager ses services. Elle était désormais la nourrice du Prophète (saw). Quand le Prophète eu six ans, sa mère Amina (r.anha) désira visiter la tombe de son époux Abdoullah (ra) à Médine. Peu après, avec le Prophète (saw) et Oumm Ayman (r.anha) à ses côtés, elle prit la route pour visiter la tombe d'Abdoullah (ra) et ses proches à Médine. Quand ils arrivèrent à Médine, ils visitèrent et logèrent chez des parents un certain temps.

Durant cette résidence, quelques événements intéressants se déroulèrent concernant Le Prophète. Les Juifs vivant à Médine virent la différence en lui et enquêtèrent le concernant. Un jour deux juifs passant devant la maison ou ils résidaient virent Le Prophète et certaines situations attirant leur attention. A ce moment, Oumm Ayman (r.anha) qui les remarqua regarder avec intérêt Le Prophète fut troublée par le regard suspicieux et le pris à l’intérieur. Là-dessus, les hommes demandèrent à Oumm Ayman (r.anha) de sortir le Prophète (saw) près d’eux. Au début elle ne fut pas d'accord ; mais après que les hommes insistèrent et inspirèrent confiance, revint avec le Prophète Muhammad (saw) à ses côtés. Les Juifs le regardèrent longuement avec attention, le tournèrent et le retournèrent. Puis l'un d'eux se tourna avec stupéfaction vers son ami et dit : « Il est le Prophète de cette nation. Ici sera sa patrie d’émigration. Dans cette ville aura lieu un certain nombre d'événements majeurs comme tuer et expulser ». (M. Asım Köksal, 2/51)

Ces paroles entendues par Oumm Ayman (r.anha) furent gravés dans son cerveau. Pendant longtemps, elles eurent effet sur elle et commença à le protéger davantage afin que les Juifs ne lui nuisent pas. La maman Amina (r.anha) était malade à ce moment-là. Cette résidence dura un mois complet. Jour après jour, la maladie d'Amina (r.anha) s’empirait. Pour cette raison, ils dûrent quitter Médine et retourner à La Mecque.

Tous les trois étaient à nouveau en route. Mais pendant le voyage, quand la maladie d'Amina (r.anha) devint insupportable, ils furent obligés de rester au village appelé Abwa. Peu de temps après, au même endroit, Amina (r.anha)  mourut entre les larmes du Prophète (saw) et Oumm Ayman (r.anha). Cette mort subite les affecta tous les deux. Le Prophète (saw) était de nouveau orphelin et Oumm Ayman (r.anha) prit la responsabilité de ramener Muhammad (saw) sain et sauf à la Mecque. Après l'enterrement d’Amina (r.anha) à Abwa, ils reprirent le chemin pour La Mecque.  Puis, après un voyage de cinq jours, ils rejoignirent  (saw) Abdoulmouttalib. (M. Asım Köksal, 3/53) Après cela, elle resta avec le Prophète Muhammad (saw) chez Abdoulmouttalib. Le devoir ici d’Oumm Ayman était de protéger et de veiller sur le Prophète (saw). Elle accomplit cette tâche sans la perturber. Mais un jour, alors que le Prophète Muhammad (saw) jouait à ses côtés, en un moment de distraction, ne le remarqua pas sortir. Un certain temps après, Abdoulmouttalib vint à elle et lui dit : « Ô Baraka, sais-tu où ai-je trouvé mon fils ? ». Quand elle dit « Je ne sais pas », il lui répondit « Ne néglige pas mon fils ! Je l’ai trouvé près de l'arbre de Sitra auprès des enfants. Les gens du Livre disent que mon fils sera le Prophète de cette nation. Je crains qu’ils nuisent mon fils » (M. Asım Köksal, 3/68). Désormais Oumm Ayman (r.anha) accorda plus d'attention à Muhammad (saw).

Le temps s’écoulait rapidement à la Mecque. Le Prophète (saw) était sous la protection de son grand-père depuis deux ans. Abdoulmouttalib montrait un intérêt à son petit-fils de huit ans qu’il ne manifestait à quiconque et le regardait devenir un peu plus mature moralement chaque jour avec admiration. Cependant, dans cette période il tomba gravement malade. Avant sa mort, il confia son petit-fils à Abou Talib, l’un de ses fils. Après sa mort, Le Prophète (saw) entra sous les auspices d’Abou Talib et sa nourrice Oumm Ayman (r.anha) déménagea avec lui chez son oncle. Ils passèrent là de nombreuses années. Ensuite, Le Prophète (saw) se maria à vingt-cinq ans avec la plus noble des dames de la Mecque Khadija (r.anha). Après son mariage, il libéra sa nourrice Oumm Ayman (r.anha). Il l’a maria avec Obaid bin Zayd de la tribu Khazraj. De ce mariage vint au monde son fils nommé Ayman. Ainsi avec la naissance d’Ayman, Baraqa de son nom original sera appelée « Oumm Ayman » signifiant « la mère d’Ayman ». Tant et si bien que son vrai nom sera presque oublié. Mais peu de temps après Obaid mourut. A cette époque, le Prophète Muhammad (saw) avait libéré son esclave Zayd bin Haritha (r.anh), offert  par sa femme Khadija (r.anha). (Said Havva, 7/295) En 610, quand la prophétie vint à Muhammad (saw), les premiers croire en lui étaient Khadija, Abou Baqr, ‘Ali et Zayd (r.anhoum). Le mère Oumm Ayman ne tarda pas non plus à croire en lui.

Le plus grand soutien d’Oumm Ayman (r.anha), vivant seule avec son fils Ayman dans des conditions défavorables, était le Prophète Muhammad (saw). Ayman avait également adopté l'Islam avec sa mère. Et Zayd, l’affranchi, était plus grand à présent et était devenu un jeune adolescent. Il était comme le bras droit du Prophète (saw) à la Mecque. Il essayait constamment de le protéger contre le tourment et la souffrance des païens. A présent, c’était Zayd qui montrait au Prophète Muhammad (saw) le même intérêt manifesté par Oumm Ayman (r.anha) depuis son enfance. L'amour et l'intimité que ces deux personnes nourrissaient envers le Prophète était très semblable. Le Prophète conscient de ce fait et par amour envers eux, voulut les unir sous le même toit. Un jour, alors qu'il était assis avec ses compagnons, il demanda « Que celui qui souhaite épouser une femme parmi les gens du Paradis, se marie avec Oumm Ayman». Sur cela, Zayd bin Haritha, qui se trouvait présent, se projeta en avant et dit qu'il voulait se marier à Oumm Ayman. Peu de temps après le Prophète (saw) maria ces deux personnes précieuses. (Said Havva, 7/296) De ce mariage naquit Oussama bin Zayd (ra), très aimé par le Prophète (saw) et par cet amour, il est appelé entre les compagnons « le bien-aimé fils du bien-aimé ». Cette famille composée de trois personnes, Oumm Ayman, Zayd bin Haritha et Oussama (r.anhoum), était l'une des familles dont le Prophète Muhammad (saw) donnait le plus de valeur au monde.

Oumm Ayman (r.anha) passa aussi ses jours à Médine auprès du Messager d'Allah (saw) et prit exemple sur lui. Maintenant, bien que son âge soit avancé, elle était toujours au service du Prophète (saw). Ce dernier aussi lui rendait souvent visite.

A ce moment, plus passait le temps à la Mecque, plus la pression des idolâtres sur les musulmans augmentaient. Les tortures devinrent insupportables. Oumm Ayman (r.anha)  reçut également sa part de torture. Quand le Messager d'Allah (saw) ordonna aux musulmans souffrants à la Mecque d’émigrer en Abyssinie, Oumm Ayman (r.anha) rejoignit également la migration. Après l'Abyssinie, elle participa aussi à l'émigration de la Mecque à Médine et remporta la vertu d’émigrer deux fois. Au cours de l'Hégire, elle vécut de nombreuses difficultés. Oumm Ayman (r.anha) prenant la route pour Médine après les musulmans émigrés, jeûnait pendant le voyage. D'ailleurs, elle n’avait aucune ration. Quand elle atteint l’endroit appelé Rawha, elle sentit une forte soif. Elle était presque morte de la violence de la soif. Le soleil était de plomb. A ce moment, elle entendit soudain une voix au-dessus de sa tête. Elle ne pouvait croire en ses yeux quand elle leva la tête et regarda vers le haut. Elle vit une corde blanche qui pendait du ciel avec un seau. Le seau se rapprocha d’elle jusqu'à ce qu'elle puisse le prendre. Elle prit le seau et en but jusqu’à être rassasiée. Plus tard, le mère Oumm Ayman (r.anha) dit à propos ce qui suit : « Après cette chaude journée, quand le soleil était là, je sortais et me baladait pour avoir soif. Cependant, depuis lors, je n'ai jamais plus eu soif ». (Sahabeden Günümüze Allah Dostları, 2/166)

Oumm Ayman (r.anha) passa ses jours à Médine auprès du Messager d'Allah (saw) et prit exemple sur lui. Maintenant, bien que son âge soit avancé, elle était toujours au service du Prophète Muhammad (saw). Celui-ci aussi lui rendait souvent visite. Un jour, le Prophète (saw) était à nouveau venu chez elle. Oumm Ayman (r.anha) en broyant du blé fit du gâteau pour lui. En le voyant, Le Prophète (saw) lui demanda : « Qu’est-ce-que c’est ? ». Oumm Ayman (r.anha) lui dit : « Ceci est un plat d’ici. J’ai voulu vous faire un gâteau ». Là-dessus, le Prophète (saw) ne mangeant pas les repas inconnus lui dit : «Laisses-le, fait du pain ». (Sahabeden Günümüze Allah Dostları, 2/166)

Oumm Ayman (r.anha) était une dame très pieuse. Elle passait la plupart de ses jours en jeûnant et montrait un enthousiasme non attendu de son vieux corps au service de l’Islam. Elle accompagnait même le Prophète Muhammad (saw) dans ses batailles. Avec quelques autres compagnes, elle porta de l'eau aux moudjahidines et aida à sortir les blessés du champ de guerre et à les traiter pendant la bataille d’Ouhoud. (Ibnu’l Esir, 2/135) Plus tard à la bataille de Khaybar, elle prit place auprès du Prophète Muhammad (saw).

Le Prophète Muhammad (saw) qui assistait à ses efforts ne fit pas défaut de son amour et de son respect envers elle. Souvent il la gratifia en l’appelant « Ô ma chère mère ! ». Aussi quand il la vit, il la présenta comme quelqu’un de sa propre famille en disant « Elle est la dernière restante de ma famille ». Une autre fois à propos d’elle, il la présenta « elle est ma mère après ma mère ». La place d’Oumm Ayman (r.anha) auprès du Prophète (saw) était très particulière. Elle et son fils Oussama étaient toujours privilégiés d'entrer et de sortir de la maison du Prophète (saw). Ils pouvaient ainsi entrer et sortir quand ils le voulaient sans permission aux côtés du Prophète (saw). Il valorisa particulièrement Oussama (ra) et l’éduquait personnellement. En donnant à ce sujet un exemple de fidélité, il montra la révérence méritée à la femme qui l’avait élevée. Un jour quand il buvait de l’eau, Oumm Ayman (r.anha) qui était à ses côtés lui demanda de l’eau et Aïcha ((r.anha) surprise lui demanda : «Tu dis cela au Messager de Dieu ?». Alors Oumm Ayman (r.anha)  répondit: «Mes services pour lui sont longs que j’ai le droit de demander cela ». Sur cela le Messager de Dieu (saw) répondit ainsi : « Bien dit » et apporta l'eau et la lui présenta. (İbni Kesir, 5/433–434)

Cela faisait dix ans qu’ils avaient émigré à Médine. Dieu, par l’intermédiaire de son Prophète (saw) fit remporter victoire à sa religion et l'Islam se propagea rapidement parmi les humains. En l’an 632, le Prophète Muhammad (saw) fit ses adieux au monde. Alors que sa disparition noya en souffrances tous ses compagnons, Oumm Ayman (r.anha) était l’une de ceux qui vivaient la plus grande douleur. Elle avait été témoin de sa naissance et là, elle assista à son décès. Cette séparation fut trop lourde pour son cœur âgé. Ces larmes ne cessèrent jamais après le décès du Prophète (saw). Elle pleura en rappelant sans cesse ses jours passés avec lui. Apres être élu calife, Abou Baqr (ra) continua à lui montrer la même attention que lui montrait le Prophète Muhammad (saw). Un jour, il dit à Omar (r.anh) : « Allez, passons chez Oumm Ayman. Visitons-la également comme le Prophète lui rendait visite précédemment ». Ensemble ils passèrent chez Oumm Ayman (r.anha). La vieille femme pleura quand elle les vit. Quand Abou Baqr (ra) et Omar (r.anh) lui demandèrent : « Pourquoi pleures-tu? Il est préférable que le Messager d'Allah soit aux cieux divins », elle dit «Je ne pleure pas parce que je sais qu’il est préférable que le Messager d'Allah soit aux cieux divins. Je pleure car la révélation des cieux s’est arrêtée ». Ses paroles firent pleurer également Abou Baqr et Omar (r.anhoum). (Muslim, Fezailu’s-Sahabe 103 [2454]).

Tant que ces deux grands compagnons et plus proches amis du Prophète (saw) furent en vie, ils continuèrent à visiter Oumm Ayman (r.anha) et à lui montrer le respect nécessaire. Oumm Ayman (r.anha) vécu également le califat d’Omar (ra). Et Quand il fut martyr, elle pleura beaucoup et dit : « Aujourd'hui l'Islam a affaiblit ».

Cette femme précieuse, qui passa une vie pleinement vertueuse, décéda pendant la première période du califat d’Othman (ra). (Said Havva, 7/299)

Que Dieu la bénisse. Amin.

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Références:

1. Gülşen Gazel, Sahabi Annelerimiz, Gündönümü Yayınları, 2009, Istanbul

2. M. Asım Köksal, İslam Tarihi, Şamil Yayınevi, 1987, Istanbul

3. Hasan Ege, Siret-i İbni Hişam Tercümesi, Kahraman Yayınları, 2006, Istanbul

4. İbnül Esir, El Kamil Fit’tarih, Hikmet Neşriyat, 2008, Istanbul

5. Muhammed Hamidullah, İslam Peygamberi, İrfan Yayımcılık, 2003, Istanbul

6. Ebu Cafer Muhammed bin Cerir’üt Taberi, Tarih-i Taberi, Sağlam Yayınevi, Istanbul

7. İbn Kesîr, el-Bidaye ven-Nihaye,  Çağrı Yayınları, 1995,  Istanbul

8. Abdulaziz eş-Şennavi, Sahabe Hayatından Tablolar (Hanım Sahabiler), Uysal Kitabevi, Konya

9. İmam Zehebi, Tarihu’l İslam, Cantaş Yayınları, 1994, Istanbul

10. Sahabeden Günümüze Allah Dostları, Şule Yayınları, 2000, Istanbul

11. Said Havva, Hadislerle Hz. Peygamber’in Hayatı, Aksa Yayınları, 1997, Istanbul

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218