Comment le Prophète (saw) éduquait les enfants ?

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jeudi 1 février 2018

Comment le Prophète (saw) éduquait les enfants ?

Le Prophète (saw) ne frappait jamais ses épouses et ses enfants. Il y a l’unanimité pour dire qu’il était un homme doux et miséricordieux. Lorsque l’occasion se présentait à lui, il plaisantait et s’amusait avec eux, les embrassait et les protégeait. Il n’injuriait pas non plus les enfants, ne les maltraitait pas ni ne les effrayait.

La douceur du Prophète (saw)

Introduisons le sujet en rappelant que le Prophète (saw) ne frappait jamais ses épouses et ses enfants. Il y a l’unanimité pour dire qu’il était un homme doux et miséricordieux. Lorsque l’occasion se présentait à lui, il plaisantait et s’amusait avec eux, les embrassait et les protégeait. Il n’injuriait pas non plus les enfants, ne les maltraitait pas ni ne les effrayait. Al-Bukhârî et Muslim rapportent que lorsqu’Al-Aqra‘ bin Hâbis vit le Prophète (saw) embrassé Hasan (ra), il se vanta de n’avoir jamais embrassé ses dix enfants. Le Prophète (saw) lui rétorqua alors : « Celui qui n’est pas miséricordieux ne goûtera pas à la miséricorde [divine] ». C’est donc sur la base de la douceur et de la miséricorde que le Prophète (saw) éduqua les hommes, les femmes et les enfants de son époque.

A une époque où les parents cherchent la solution « magique » pour éduquer leur enfant, il est bon de rappeler que le cheminement du Prophète (saw) l’avait amené à une conclusion indiscutable : Le véritable et parfait Éducateur (rabb) est Dieu et non l’homme. Ce rappel lui avait été fait avec force dès les premières révélations qui disaient : « Ne t’a-t-il pas trouvé orphelin quand Il t’a recueilli ? Ne t’a-t-il pas trouvé égaré quand Il t’a guidé ? Ne t’a-t-Il pas trouvé démuni quand Il t’a enrichi ? » (93 : 6 à 8). Le Prophète (saw) avait donc pleinement conscience que Dieu guide l’enfant vers un rôle (dans ce bas monde) puis une rétribution (dans l’au-delà). D’ailleurs, quelle réalité donner à l’éducation des parents alors que le fils de Nuh (as) (Noé) était égaré et celui d’Abû Tâlib (c’est-à-dire ‘Alî (ra)) bien guidé ?!

La pédagogie du Prophète (saw)

La « pédagogie » du Prophète (saw) consistait à renforcer les liens de l’enfant avec son Éducateur afin qu’il devine et comprenne, avec le temps et l’expérience, ce que Dieu veut de lui. Cette pédagogie émanait sans doute des paroles de Dieu (hadith qudsî) : « Celui qui se rappproche de moi d’un empan, Je me rapproche de lui d’une coudée. Et celui qui se rapproche de Moi d’une coudée, Je me rapproche de lui d’une brasse. Et celui qui vient vers Moi en marchant, Je viens à lui en courant » ? Al-Bukhârî. La proximité à Dieu est un véritable trésor car elle influence l’enfant dans son « libre arbitre » en tout lieu et en tout temps. Cette proximité lui permet de ne pas oublier que si ses parents ne le voient pas, Dieu l’observe car Il voit tout et sait tout.

Le Prophète (saw) ne forçait jamais un enfant à prendre une orientation spécifique dans la vie. Comment peut-on exiger d’un enfant un avenir alors que Dieu à Ses desseins ?! Les voies menant à Dieu sont aussi nombreuses que le nombre d’individus (chacun ayant son propre cheminement). L’essentiel est d’être en harmonie avec la lettre et l’esprit du Coran. Le Prophète (saw) n’était pas comme le père qui pousse constemment son fils à devenir médecin ! Il cernait plutôt la personnalité et la spiritualité de l’enfant avant de lui promulguer quelques conseils souvent intégrés dans des invocations. Un jour, il invoqua Dieu en faveur d’Ibn Abbas (ra), en le serrant contre lui, pour qu’Il lui donne le sens de l’interprétation (des textes) ainsi qu’une bonne compréhension de la religion. Une autre fois, il invoqua Dieu en faveur du jeune Anas (ra) pour que Dieu lui donne une longue vie, beaucoup d’argent ainsi que de nombreux enfants. Les parents doivent donc se montrer miséricordieux envers leurs enfants et préserver leur liberté à l’intérieur d’un cadre (des règles) explicité par le Coran. Ils doivent les connecter à Dieu et Lui demander de les préserver dans les deux mondes. Ils ne doivent jamais oublier qu’après leur mort, Dieu continuera à les éduquer et qu’ainsi va le monde ? Pour mieux saisir les paragraphes précédents, j’invite le lecteur à méditer sur l’histoire de Youssouf (as) (Joseph) raconté dans le Coran.

Le Prophète (saw) ne remettait pas directement en cause le choix des enfants ni ne les punissait en conséquence. On remarque qu’il les poussait à comprendre d’eux-mêmes leurs fautes éventuelles. Son comportement préservait donc leur « liberté » d’agir et de réfléchir. On peut dire qu’il les laissait s’épanouir à l’ombre du Coran qui était un « éducateur » du quotidien puisque « parole divine ».

Le Prophète (saw) ne remettait pas directement en cause le choix des enfants ni ne les punissait en conséquence. On remarque qu’il les poussait à comprendre d’eux-mêmes leurs fautes éventuelles. Son comportement préservait donc leur « liberté » d’agir et de réfléchir. On peut dire qu’il les laissait s’épanouir à l’ombre du Coran qui était un « éducateur » du quotidien puisque « parole divine ». Afin de les accompagner dans leur raisonnement, il les conseillait parfois avec force comme il le fit avec Usâma b. Zayd (ra) qui avait tué un idolâtre sur le champ de bataille alors que celui-ci avait prononcé l’attestation de foi avant de mourir. Le Prophète (saw) lui dit : « Pourquoi n’as-tu pas ouvert son cœur pour savoir s’il était sincère ou non ?! ». Notons ici que les Prophètes étaient des guides qui ne blâmaient pas les hommes mais qui les orientaient vers la voie droite. N’est-ce pas là le comportement que les parents doivent adopter envers leurs enfants ? Dieu nous rappelle qu’Ibrahim (as) (Abraham) aussi conseillait ses enfants : « Ibrahim fit cette recommandation à ses enfants, suivi en cela par Yacoub (as) (Jacob) : ‘Ô mes enfants ! Dieu a choisi pour vous cette religion. Que votre soumission à Dieu soit totale et entière jusqu’à votre mort !’ » (2 : 132). Remarquons ici encore à quel point la question de la « proximité » à Dieu est centrale dans l’éducation de l’enfant. Les parents doivent donc éviter de réprimander et humilier leurs enfants même si la faute est importante. Ils doivent plutôt les conseiller avec sagesse, et parfois avec force, et les pousser à la réflexion ou à une remise en question si l’acte est grave. Ces lignes nous permettent par ailleurs de mieux comprendre les propos d’Anas bin Mâlik (ra) lorsqu’il dit : « J’ai été au service du Prophète (saw) pendant dix ans. Durant tout ce temps, il ne m’a pas dit une seule fois : ‘fi’. Il ne m’a jamais dit non plus après que j’ai fait une chose : ‘Pourquoi as-tu agis de la sorte ?’ comme il ne m’a jamais dit après que j’ai délaissé une chose : ‘Pourquoi n’as-tu pas fais ce qui t’a été demandé ?’ ».

Éduquer et responsabiliser

Le Prophète (saw) responsabilisait les enfants qui l’entouraient au point de les faire participer au conseil consultatif (shûrâ) de Médine. Il suivit d’ailleurs leur conseil lorsqu’ils proposèrent de sortir de la cité pour combattre l’ennemi (à Uhud). L’avis des plus jeunes fut par ailleurs appuyé par certains grands compagnons comme Hamza (ra). Malgré les difficultés rencontrées lors de cette bataille, le Prophète (saw) ne remit pas en cause leur participation. Au contraire, il continua à les consulter sans se préoccuper de leur manque de maturité et d’exprérience. Ces jeunes n’étaient-ils pas en train d’apprendre et d’acquérir de l’expéricence ? Nous constatons que l’éducation prophétique n’était pas que « théorique » mais aussi « pratique ». Les exemples où le Prophète (saw) responsabilise les enfants sont nombreux. Nous pouvons citer le rôle joué par ‘Abdallâh (ra) et Asmâ’ (r.anha) [les enfants d’Abû Bakr (ra)] lors de l’Hégire ou nous arrêter sur le cas de ‘Alî (ra) qui, après une nuit de réflexion, se convertit à l’Islam. A cette époque, ‘Alî (ra) n’avait que dix ans et il ne demanda pas l’autorisation de son père pour embrasser l’Islam. Les parents doivent donc responsabiliser leurs enfants et non les assister éternellement. Ils doivent leur inculquer le sens de la responsabilité dès leur plus tendre enfance et les accompagner pour qu’ils deviennent les leaders de demain. Le fait que le Prophète (saw) saluait aussi les enfants en dit long sur l’estime qu’il leur portait et sur l’importance qu’il leur accordait.

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218