Une sounna écologique

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mercredi 23 décembre 2015

Une sounna écologique

Si l’expression est permise, il nous a laissé « une sounna (tradition prophétique) écologique ». Cette sounna est constituée des paroles et des actions prophétiques concernant l’amour et la protection de la nature et de tous les êtres vivants.

Une des problématiques importantes de notre époque est sans aucun doute la question de l’environnement. Ce n’est pas un simple problème national menaçant la vie des personnes et de la société, mais c’est un souci global qui touche le monde entier. La planète n’a jamais connu et n’a jamais vécu un problème environnemental de cette envergure. L’être humain quant à lui se trouve au centre et est à la base de ce grand danger. La protection de notre terre et le rétablissement d’un monde meilleur sont dans la main de l’Homme. Transmettre aux générations futures un monde agréable est une obligation religieuse et citoyenne pour nous tous. L’Islam exige avant tout de protéger et de ne pas nuire à l’environnement.

Le Prophète (saw), durant toute sa vie, s’est intéressé à l’environnement et à sa protection. Si l’expression est permise, il nous a laissé « une sounna (tradition prophétique) écologique ». Cette sounna est constituée des paroles et des actions prophétiques concernant l’amour et la protection de la nature et de tous les êtres vivants. Les sources de Hadiths (paroles du Prophète) nous révèlent un grand nombre de traditions concernant directement ou indirectement le respect de l’environnement.

Il existe de nombreux hadiths interdisant de salir les cours d’eau et les mers : il est exigé de ne pas faire ses besoins dans les cours d’eau, sous les arbres à fruits, sur les passages et les lieux de repos, à proximité des abris d’animaux. Ce genre d’actions est même considéré comme haram. Il est question de lourdes mises en garde concernant le fait de souiller les rivières, les sources d’eau et les eaux stagnantes : « Qu'aucun d'entre vous n'urine dans l'eau stagnante, il se peut qu’il se retrouve à utiliser cette même eau pour ses ablutions [1] ». Le prophète était, depuis son enfance, en relation étroite avec son environnement et la nature. Il nous est parvenu que le prophète, à l’instar de tous les autres prophètes passés, a été berger durant son enfance : « Il n’est pas un prophète qui n’ait gardé des troupeaux », a dit le Prophète (saw). « Même toi ? » demandèrent les compagnons. Alors le Prophète répondit : « Oui, ceux des Qurayshes pour quelques dirhams [2] ». 

Plus tard dans sa vie, il possédait de nombreux animaux (chevaux, chèvres, moutons, etc.) ainsi que des vergers et un jardin. Le Prophète (saw) a été exemplaire quant à l’effort entrepris pour reboiser et rendre son environnement plus vert. Le Prophète avait insisté pour que le domaine connu sous le nom de « Zurayb al-Tawil » à Médine reste boisé par ces mots : « Que celui qui coupe un arbre d’ici, en replante un en échange ! ». Ainsi, il avait mis comme condition pour couper un arbre de replanter nécessairement un nouvel arbre et a ainsi permis la protection de ce site. C’est ainsi que cette zone est devenue, avec le temps, une belle forêt.  Le prophète avait sacralisé Médine dans un rayon de 3 km environ. Il était interdit dans cette zone de couper les arbres, d’arracher les branches et feuilles, et de tuer les animaux.

Le Prophète (saw), durant toute sa vie, s’est intéressé à l’environnement et à sa protection. Si l’expression est permise, il nous a laissé « une sounna (tradition prophétique) écologique ».

Les nombreux hadiths encourageants de permettre la verdure et reboiser les forêts reflètent la vision environnementaliste du Prophète Muhammad (saw) :

« Aucun musulman ne plante un arbre ou ne cultive un champ duquel se nourrira quelconque homme, quelconque animal ou quelqu’autre être vivant sans qu’il ne lui soit compté une aumône. » [3]

« Si la fin du monde venait à survenir alors que l'un d'entre vous tient dans sa main une plante, s'il peut la planter qu'il le fasse ! » [4]Le but ici est de faire comprendre aux gens l'importance de planter des arbres.

« Celui qui plante un arbre est récompensé par Allah autant que la récolte de cet arbre. » [5]

« Celui qui plante un arbre, puis le protège et en prend soin jusqu’à qu’il donne ses fruits, tout avantage tiré de cet arbre est une aumône inscrite pour celui qui l’a planté. » [6]

« Celui qui plante un arbre qui arrive à maturité, Allah plante pour lui un arbre au paradis. » [7]

Le prophète a souligné que le respect de la nature passe par l’amour de celle-ci et a ainsi dit à propos de la montagne d’Ouhoud : « La montage d’Ouhoud nous aime et nous aimons Ouhoud. » [8]

L’islam souligne la responsabilité de l’Homme vis-à-vis de toutes les créatures sans aucune différenciation. Tout aussi important que les droits de l’Homme, il est donc essentiel de respecter le droit des animaux. Toute personne a ainsi l'obligation de faire preuve de compassion et de miséricorde envers tous les autres êtres vivants.

« Al-Rahman (le Miséricordieux) accorde sa miséricorde à toute personne clémente. Soyez cléments envers ceux de la terre pour que ceux du ciel le soient avec vous. » [9]

« … celui qui n'est pas clément avec les autres, Dieu n'est pas clément avec lui » [10]

Le Prophète a interdit de commettre des violences contre les animaux, de les prendre pour cible, d’organiser des combats entre animaux, de chasser par simple plaisir et aussi de chasser au lance-pierre, ce qui constitue une  torture pour l’animal.

La Clémence mentionnée dans ces hadiths ne se limite pas à l’Homme, mais inclut tous les êtres vivants.

Le Prophète a interdit de commettre des violences contre les animaux, de les prendre pour cible, d’organiser des combats entre animaux, de chasser par simple plaisir et aussi de chasser au lance-pierre, ce qui constitue une  torture pour l’animal. Il est mentionné dans les hadiths que les humains seront responsables des mauvais traitements qu’ils font subir aux animaux.

Le Prophète a demandé aux gens de ne pas torturer les animaux et a dit: « Allah questionnera le jour du jugement ceux qui tuent un moineau injustement »[11]. Il a aussi interdit de marquer les animaux, de les maudire, de détruire les nids d'oiseaux et prendre les petits. Il a aussi exigé de tenir les animaux domestiques propres, de nettoyer les lieux où ils vivent et de traiter leurs progénitures avec compassion. Le Prophète (saw) a déclaré que chaque bonne action envers un animal serait récompensée et il a même considéré le chat comme un membre de la famille.

L’animal est le compagnon de l’Homme dans cette vie et est un élément important de l’équilibre environnemental. Le traitement éthique des animaux et l'abandon des mauvaises traditions leur causant préjudices sont une des conditions de la civilisation. Le transmetteur de la religion et le plus grand des écologistes, le Prophète Muhammad (saw), à chaque instant de sa vie, a agi de la meilleure façon en faveur de la nature. Et les hadiths regorgent de paroles appelant à être conscients et sensibles aux questions environnementales et bien évidemment à la protéger. 

 


[1] Boukharî, Woudou, bab 68; Mouslim, Taharat Hadith num : 95-96

[2] Boukharî, Ijara, bab 2; İbn Maja, Tijara, bab 5
 
[3] Boukharî, al-Harth wa`l-mouzâra, Mouslim, Mousakaat, hadith num 12
 
[4] Boukharî, Adabu’l-mufrad, (Halid Abdurrahman), p.. 138, edition : Dâru`l-Marifa, Beirut, 1966
 
[5] Ahmad b. Hanbal, Mousnad, tom V, 415
 
[6] Ahmad b. Hanbal, Müsned, tom IV, 61 et 374
 
[7] Ahmad b. Hanbal, Müsned, IV, 61
 
[8] Boukharî, Maghazi, bab 27
 
[9] Tirmidhî, Birr,  bab 16
 
[10] Boukharî, Adab, bab 18; Mouslim, Fadail, num 65
 
[11] Mouslim, Sayd, num 57
قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218