La science et les mérites d’Ali (ra)

Editor

jeudi 22 mars 2018

La science et les mérites d’Ali (ra)

 

Ali bin Abi Talib (ra) était une autorité reconnue et acceptée par tous les compagnons dans les sciences coraniques, dans la science du hadith et plus particulièrement dans le fiqh (droit musulman). En effet, il était un des rares compagnons qui avaient mémorisé tout le Coran du vivant du Prophète (saw) et maîtrisaient son contenu comme il se doit.

Il disait connaître très bien le lieu et le moment de la révélation des versets et il invitait tous ceux qui désiraient profiter de sa science à lui poser des questions. En effet, il était un des rares compagnons qui avaient mémorisé tout le Coran du vivant du Prophète Muhammad (saw) et maîtrisaient son contenu comme il se doit. Malheureusement, certains de ses partisans que l’on peut qualifier d’extrémistes, lui ont attribué, tout comme dans la science du hadith, de nombreux avis concernant le commentaire du Coran (tafsir). Ainsi, les sources du tafsir possèdent très peu d’informations sûres concernant ses explications. Ali bin Abu Talib (ra) était une autorité reconnue et acceptée par tous les compagnons dans les sciences coraniques, dans la science du hadith et plus particulièrement dans le fiqh (droit musulman). La majorité des hadiths qu’il a transmis concerne le fiqh (droit musulman) et lui ont été transmis, soit du Prophète (saw) directement, soit d’Abu Bakr, Omar bin Khattab, Mikdad bin Aswad et sa femme Fatima (r.anhum). Ses enfants Hassan, Hussein, Muhammad al-Hanafiyya et des compagnons tels que Abdullah bin Mas’ud, Abdullah bin Abbas, Abdullah bin Omar, Abu Hurayra, Berâ bin Azib, Abu Sa’îd al-Khudri et d’autres (r.anhum), ont quant à eux, transmis des hadiths d’Ali (ra).  De nombreux Tabi’în (successeur des compagnons) ont aussi transmis ses hadiths, parmi eux, Abu al-Aswad al-Duali, Abu Wail Shakik bin Salama, al-Sh’abi, Abdurrahman bin Abi Layla et Zir bin Hubaysh. Il a au total rapporté 586 hadiths, vingt d’entre eux sont dans le sahih Bukhari et Muslim, neuf uniquement dans le Bukhari et quinze dans Muslim. Ces hadiths concernent généralement les caractéristiques physiques du Prophète (saw), l’adoration et les invocations, car il était la plupart du temps au côté de l’Envoyé de Dieu (saw). Il possédait une sahifa (feuillet) de hadiths qu’il avait écrits du vivant du Prophète (saw) et qu’il gardait dans le fourreau de son épée. D’après ce qu’il avait affirmé lui-même, cette sahifa contenait des hadiths à propos de sujets tels que la diya (prix du sang), les moyens de libérer une personne faite prisonnière par l’ennemi, le fait qu’il soit interdit de tuer un musulman en raison d’un non-musulman, les limites du territoire sacrée de Médine. Ce feuillet a été étudié et publié au Caire par Rafat Fawzi Abdu Al-Muttalib, son œuvre est intitulée : Sahifa Ali bin Abi Talib (1406/1986). Ali (ra) a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il n’a reçu aucune autre directive du Prophète (saw) et n’a rien écrit d’autre que le Coran et ce feuillet. Lorsqu’une personne rapportait des hadiths à propos desquels il n’était pas sûr de leurs authenticités, il exigeait que le transmetteur jure de l’avoir entendu du Messager de Dieu (saw). Il rappelait la nécessité de faire connaître et transmettre les hadiths connus de tous, mais prohibait de s’attarder sur des hadiths qui ne portent pas cette caractéristique et sont faibles au point de ne pas pouvoir être utilisés.

Il avait été cadi (juge) au Yémen. Lorsque le Prophète (saw) a voulu l’envoyer au Yémen pour remplacer Khalid bin Walid (ra) dans sa fonction de cadi, il avait stipulé que ses connaissances ne lui permettaient pas d’accepter cela, mais le Messager (saw) l’a rassuré et a dissipé ses doutes en posant sa main sur sa poitrine tout en lui disant qu’Allah (swt) lui inspirerait et lui ferait dire uniquement la vérité. Il lui a alors donné des explications sur la méthode qu’il devrait suivre dans ses jugements. Lors du Pèlerinage d’Adieu, il était parti du Yémen rejoindre le Prophète (saw) à La Mecque pour effectuer le pèlerinage à ses côtés. La parole d’Omar bin Khattab (ra) : « Ali était parmi nous celui qui jugeait avec la plus grande exactitude », exprime la profondeur de ses connaissances en droit musulman et sa capacité à juger. C’est pour cela que les trois premiers califes n’ont jamais omis de prendre son avis à propos des affaires importantes.  Les autres compagnons en faisaient de même, ils ne ressentaient aucunement le besoin de demander l’avis d’un autre concernant les sujets sur lesquels Ali (ra) avait donné son opinion, car ils étaient complètement convaincus de l’exactitude de ses jugements. Bien qu’il soit l’un des plus savants parmi les compagnons, il a transmis moins de connaissances que certains jeunes tels qu’Ibn Abbas ou Ibn Omar (r.anhum). Cela s’explique par le fait qu’il ait été, durant son califat, sans cesse occupé par les combats et les conflits internes qu’il a dû résoudre. Il n’a donc pas eu l’occasion de transmettre aux jeunes générations ses vastes connaissances dans le domaine du tafsir et du fiqh.

Ali (ra) était connu pour son éloquence et sa qualité de prédicateur. Depuis toujours, de nombreuses de ses belles et sages paroles sont transmises, mais aucune source sûre n’indique l’existence d’une œuvre lui appartenant. Son éloquence et ses qualités linguistiques sont indéniables, cependant il n’est pas possible de considérer que les couplets qui lui sont attribués soient réellement les siens.

Les mérites d’Ali bin Abi Talib (ra)

Les informations relatant les mérites et les histoires d’Ali (ra), qui fait partie des dix personnes promises au paradis de leur vivant (al-ashara al-mubasshara), sont comme l’a stipulé Ahmed bin Hanbal, incomparablement plus nombreuses que celles concernant les autres compagnons. Selon certains chercheurs, cela est dû au fait que certains dirigeants omeyyades opposés à Ali menaçaient ceux qui rapportaient des hadiths à propos des vertus d’Ali (ra). En effet, en réaction à cela, l’effort des compagnons à transmettre tout ce qu’ils avaient entendu sur Ali (ra) comme propos du Prophète (saw) à son égard ou événements le concernant, se serait amplifié, ce qui a permis la prolifération des informations de ce type. De plus, les chiites et les sectes désireuses d’utiliser Ali (ra) afin de légitimer leurs missions ne se sont pas limités aux hadiths authentiques, mais ils en ont aussi inventé de nombreux. Ils sont allés jusqu’à inventer des hadiths du vivant d’Ali (ra) affirmant la supériorité d’Ali  (ra) sur les autres califes, ce qui avait énormément irrité Ali (ra) lui-même.

Un des hadiths les plus sûrs concernant les mérites d’Ali (ra) est : « Le Messager de Dieu (saw) avait dit, le jour de Khaybar : « Je confierai sûrement l'Étendard, demain, à un homme entre les mains duquel le Seigneur accordera la victoire, un homme qui aime Dieu et Son Prophète et que Dieu et Son Prophète aiment ». L’enthousiasme de tous les compagnons se ressentait et même celui d’Omar bin Khattab (ra), mais le Prophète (saw) a donné l’étendard à Ali bin Abu Talib  (ra) et la conquête s’est réalisée ainsi. Un autre hadith authentique à ce sujet est la parole dans laquelle le Prophète (saw) indique que seuls les croyants aimeraient Ali bin Abu Talib (ra) et que seuls les hypocrites le détesteraient. Il est naturel que le Prophète (saw) ait pu aimer et complimenter davantage Ali (ra). Il avait été un des premiers musulmans, il avait grandi sous son toit et sous sa protection, il avait été à ses côtés dans les plus durs moments et en plus d’être son cousin, il était aussi son gendre. Cela n’amoindrit en rien la valeur des grands compagnons tels qu’Abu Bakr, Omar et Othman (r.anhum) et ces informations, authentiques soient-elles, ne représentent en rien un argument sur une quelconque  priorité au califat.

Depuis les premiers siècles, de nombreux auteurs, chiites et sunnites, ont été désireux de rassembler les récits concernant les mérites d’Ali (ra). Ce qui a donné naissance à un nombre important d’œuvres imposantes, rassemblant ses exploits durant les combats, mais aussi d’autres de ses qualités.

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218