La loyauté du Prophète (saw)

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La loyauté du Prophète (saw)

La confiance signifie la possibilité de s’appuyer et de pouvoir compter sur quelqu’un ou sur quelque chose, de ressentir à propos de sa personne de l’estime, du courage, de l’audace, de la bravoure et de la sécurité. Inspirer confiance c’est éveiller un sentiment de confiance, faire ressentir de la loyauté. Lorsque nous nous penchons sur la vie du Prophète (saw) et la considérons du point de vue de la confiance et de la loyauté, nous constatons que sa qualité de chef de communauté qui commença avec le début de sa mission prophétique perdura jusqu’à sa mort. Aussi bien avant sa mission qu’après le début de sa prophétie, Il vécut comme un homme de confiance parmi les membres de la société dans laquelle il se trouvait, au point qu’il fut surnommé Muhammad Al Amin. Al Amin signifiant celui en qui on croit, qui inspire la confiance et sur qui on peut s’appuyer. En effet, par ses paroles et son comportement, le Prophète (saw) resta fidèle à lui-même avant comme après sa mission prophétique et, plus encore, ses paroles et ses actes avant le début de sa mission ne furent jamais en contradiction avec les principes qu’il énonça après celle-ci.

La quiétude familiale qui commença avec la naissance du Prophète (saw) se transforma auprès de sa nourrice et parmi les membres de la famille, et surtout entre ses frères et sœurs de lait, en une tendre et sincère complicité, en affection et en confiance. Muhammad (saw), en tant qu’enfant de province placé parmi les Banou Sa’d ne représenta jamais un problème dans la famille ; bien au contraire, en vertu de ses qualités marquées qui le distinguaient parmi ses pairs, Muhammad (saw) faisaient aux yeux de celle-ci, l’objet d’une attention et d’un soin particuliers. Au point d’ailleurs que l’amour et l’affection que la famille éprouvait à l’égard de Muhammad (saw) fit qu’au moment où il fallut restituer l’enfant à sa mère, ce premier demeura encore un certain temps auprès de sa nourrice.

Pendant ses années de jeunesse, Muhammad (saw) se montra également digne de confiance dans son entourage et, le fait qu’Il se tint à l’écart des événements et des incidents qui marquèrent cette période ne fit qu’accroître la confiance que Lui accordait la société. C’est d’ailleurs en vertu de cette confiance que, in fine, le jeune Muhammad, appelé Muhammad Al Amin, gagna à 25 ans la confiance de Khadija et se vit confier le soin de conduire sa caravane à Damas.

Lors de son enfance, dans les années où il grandit aux côtés de sa mère, et, suite au décès de cette dernière, pendant la période où il vécut sous la tutelle de son grand-père, Muhammad (saw) jouit d’une haute estime et son comportement inspira de la confiance dans son entourage. En effet, pendant les années qu’il passât aux côtés de son grand-père, Abdulmuttalib avait pour habitude de s’assoir sur la natte étendue à l’ombre de la Kaaba. Et Muhammad (saw), rejoignant son grand-père assis sur la natte, aimait s’assoir à ses côtés. Lorsque ses oncles paternels tentaient de l’en éloigner son grand-père intervenait en objectant : « Cessez d’importuner mon fils, Il est destiné à un brillant avenir», exprimant ainsi l’importance et la confiance qu’il Lui accordait.

Pendant son enfance, le Prophète (saw), afin d’apporter un soutien à son oncle paternel dont les conditions matérielles étaient modestes, emmenait paitre, contre salaire, les moutons des Mecquois. En vertu de cette attitude, justifiée par le souci de ne pas constituer une charge supplémentaire pour son oncle, c’est-à-dire toucher un revenu en exerçant le métier de berger, il gagna aussi bien la confiance de la société que celle de sa famille. De même, le Prophète (saw) qui ne restait pas à l’écart des affaires de la société et en vertu du sens de la responsabilité que lui conférait son âge, s’était joint à la formation appelée Hilf Al Foudoul qui se réunissait à la Mecque afin de lutter contre l’oppression et l’injustice, contribuant ainsi à l’instauration de la paix sociale et de la sécurité dans la société.

Pendant ses années de jeunesse, Muhammad (saw) se montra également digne de confiance dans son entourage et, le fait qu’Il se tint à l’écart des événements et des incidents qui marquèrent cette période ne fit qu’accroître la confiance que Lui accordait la société. C’est d’ailleurs en vertu de cette confiance que, in fine, le jeune Muhammad, appelé Muhammad Al Amin, gagna à 25 ans la confiance de Khadija et se vit confier le soin de conduire sa caravane à Damas. L’intégrité de Muhammad (saw) dans cette activité commerciale à laquelle participa également Maysara, la servante de Khadija, décida cette dernière à Le demander en mariage.

Lorsque le Prophète (saw) arriva à l’âge de 35 ans, le rôle de juge qu’il endossa au moment de la mise en place de Hajar Al Aswad lors de la restauration de la Kaaba, endommagée par les pluies, épargna à la société qurayshite un conflit imminent et un danger majeur sans compter que l’intervention du Prophète (saw) en tant que juge réjouit Quraysh dans son ensemble.(1) La reconnaissance et la joie de Quraysh à l’égard de l’intervention du Messager d’Allah (saw) comme juge découlent indubitablement de la confiance qu’ils Lui témoignent.

Ainsi donc, la haute moralité, l’intégrité, la probité et la loyauté du Messager d’Allah (saw) dans la société païenne firent qu’Il fut appelé Muhammad Al Amin. Cette vie intègre qui caractérisait le Messager d’Allah (saw) connut une nouvelle étape lorsque, dans la grotte de Hira, lui furent révélés les premiers versets de la sourate ‘Alaq. Le fait qu’Il fut élu pour transmettre le message divin est la démonstration évidente de sa loyauté envers le Très-Haut ainsi qu’auprès des hommes. Sans aucun doute, celle-ci joua un rôle important dans la réussite du Prophète (saw) dans sa mission divine. D’ailleurs, en témoignent les propos de son épouse dans les premières années de la Révélation lorsque, prenant conscience de la mission dont il avait été investi, Il avait été sous le choc: « Toi qui aide tes proches, protège ta famille, gagne dignement ta vie, guide ton prochain sur le droit chemin, assiste l’orphelin, ne prononce que la parole de vérité, te montre loyal à l’égard de ceux qui placent leur confiance en toi… » Les Mecquois Lui confiaient leurs biens de valeurs qu’ils n’osaient confier à personne d’autre. (2)

Avant sa mission, le Prophète (saw) éprouvait une profonde aversion pour les idoles, Il ne participa à aucune cérémonie ou fête organisée au nom d’une divinité païenne et ne fit aucun sacrifice en offrande à celle-ci, Il ne jura jamais en leur nom et, en n’effectuant aucune procession en état de nudité, Il ne tomba jamais en contradiction par ses comportements avec les principes qu’il prêcha ultérieurement lors de la période prophétique. C’est pourquoi, le Messager d’Allah (saw) ne fut jamais blâmé à propos de son passé lors de cette période. À ce titre, le Saint Coran évoque ce fait par les paroles suivantes : « Et avant cela, je suis bien demeuré parmi vous toute une vie sans le faire. Ne raisonnez-vous donc point?» (3)

Le fait que les polythéistes mecquois, afin de Le dissuader de poursuivre sa mission, proposèrent au Messager d’Allah (saw) des choses mondaines telles que la richesse, l’honneur et le rang social auxquelles ce dernier opposa à chaque fois un refus et le fait, également, qu’Il se tint à distance de la possession matérielle et des jouissances mondaines démontra autant la grandeur de Sa mission qu’il inspira la confiance dans Son entourage. 

Dès les premiers jours de la proclamation publique et après la révélation du verset : « Ô Muhammad, expose donc clairement ce qu'on t'a commandé et détourne-toi des idolâtres », lorsque le Prophète (saw) réunit Ses Compagnons sur le mont Safa et leur demanda : « Si je vous annonce que derrière cette montagne une troupe de cavaliers s’apprête à vous attaquer, me croiriez-vous ? », et qu’ils répondirent « Nous ne t’avons jamais vu mentir », le comportement de certains individus qui poursuivaient de vils desseins empêcha dès les premiers jours la proclamation publique de donner les résultats attendus. Il est un autre point qui mérite une attention particulière : pour nuire au message de Muhammad (saw) qui, par sa loyauté, avait définitivement gagné la confiance de la société, les notables n’hésitèrent pas à recourir à tous les moyens se trouvant à leur disposition et allèrent même jusqu’à Lui attribuer des traits et caractères qu’il Lui était impossible de posséder. Seulement, ceux qui connaissaient bien son passé ne pouvaient s’empêcher de reconnaitre son intégrité et sa droiture. En effet, Nadr b. Al Harith rappela que le Messager d’Allah (saw) était un homme de confiance par les propos suivants: « Alors même que Muhammad était parmi nous un homme dont nous étions satisfaits et qui était véridique et loyal, vous l’avez accusé de sorcier. Non ! Par Allah, Il n’est nullement sorcier… » (5). Par ailleurs, même ‘Otba b. Rabia qui figurait parmi les ennemis les plus farouches du Prophète (saw), reconnut ouvertement que la mission du Messager d’Allah (saw) n’était en rien un simple message et que Son but n’était nullement mondain.

Le fait que les polythéistes mecquois, afin de Le dissuader de poursuivre sa mission, proposèrent au Messager d’Allah (saw) des choses mondaines telles que la richesse, l’honneur et le rang social auxquelles ce dernier opposa à chaque fois un refus et le fait, également, qu’Il se tint à distance de la possession matérielle et des jouissances mondaines démontra autant la grandeur de Sa mission qu’il inspira la confiance dans Son entourage. De même, lors des négociations entre le Négus et les émissaires envoyés par les Mecquois en Abyssinie afin de ramener les Musulmans qui y avaient émigré pour échapper à leur hostilité et leur oppression suite à la proclamation publique du Prophète (saw), la déclaration suivante de Jafar b. Abu Talib, qui représentait alors la délégation musulmane au moment où ils furent convoqués devant le Négus, montre clairement la place qu’occupait le Prophète (saw) parmi son peuple : « Ô monarque, nous étions un peuple qui adorait les idoles, consommait la chair des cadavres, se livrait à tous les vices, rompait les liens familiaux, n’assistait pas son voisin et dont les forts opprimaient les faibles. Allah nous envoya comme messager un homme parmi nous dont nous connaissions la famille, l’intégrité et la loyauté… ». D’ailleurs, au terme de ce plaidoyer, le Négus d’Abyssinie refusa finalement de livrer les Musulmans aux Polythéistes.

Alors même que toute proposition de réconciliation entre Aws et Khazraj, qui étaient pourtant deux tribus sœurs, était frappée du sceau de la méfiance, leur rassemblement autour d’un chef venant de la Mecque n’avait d’autre explication que la confiance qu’elles éprouvaient à son égard. Le Messager d’Allah (saw), tout en mettant un terme à l’inimitié et la méfiance entre les deux tribus sœurs, œuvra pour rétablir l’unité et la concorde, tantôt par le principe de la fraternisation pour ce qui concerne les relations des Musulmans entre eux, tantôt en vertu des principes adoptés lors du Pacte de Médine pour les relations entre Musulmans et Juifs.

Le Prophète (saw) s’est toujours conformé, dans ses actes, au verset suivant : « Et s'ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allah. » (6) ; depuis Son arrivée à Médine, Il déploya d’immenses efforts, autant à l’intérieur de Médine qu’à l’extérieur, sur la voie de la conciliation en concluant de nombreux pactes. Dans le cadre de ces initiatives émanant du Messager d’Allah (saw), les pactes qu’Il conclut avec les Juifs de Médine ainsi qu’avec ses voisins à l’extérieur de la ville, tels que Banu Damra, Banu Moudlij, Banu Ghifar et Banu Jouhayna renforça la confiance réciproque et assura la pérennité des relations de voisinage. Au point d’ailleurs que cette confiance mutuelle eu pour conséquence d’accroitre et de dynamiser leurs activités commerciales.

En l’an 6 de l’hégire, lors des négociations relatives au Pacte de Houdaybiya que le Prophète (saw) entreprit avec les Polythéistes de la Mecque, les articles qui furent dictés et qui, en apparence, semblaient jouer en défaveur des Musulmans, furent signés au nom du principe de la paix. Le refus d’accéder aux demandes d’Abu Jandal et d’Abu Basir lorsqu’ils vinrent respectivement à Houdaybiya et à Médine solliciter l’asile et la protection, souligne incontestablement la fidélité du Messager d’Allah (saw) à ses engagements. Seulement, en dépit de tout cela, les Polythéistes mecquois violèrent leur engagement et le Pacte de Houdaybiya qui avait été conclu pour une durée de 10 ans prit fin dès la deuxième année. Alors même que le Prophète (saw) refusait, conformément au pacte, l’entrée des Musulmans mecquois à Médine, le raid lancé, au mépris du même pacte, par les Polythéistes mecquois contre la tribu de Khouza’a, alliée des Musulmans, expose la conception respective de la paix chez les parties.

En vertu du climat de confiance qui s’instaura grâce au Pacte de Houdaybiya, les échanges qui avaient lieu entre le Messager d’Allah (saw) et les représentants des tribus conviés par envoi de missives étaient tellement sincères et conviviaux que même la lourdeur et le climat officiel pesant, si familiers des rencontres diplomatiques, s’estompaient sous les paroles et le comportement du Prophète (saw). À la faveur de la confiance qu’éprouvaient les émissaires et les délégations à l’endroit du Messager d’Allah (saw) lors des rencontres, ces premiers purent demeurer plusieurs jours à Médine et retourner à leur guise, et quand ils le souhaitaient, auprès de leurs tribus respectives.

Le Prophète (saw) s’est toujours conformé, dans ses actes, au verset suivant : « Et s'ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allah. » (6) ; depuis Son arrivée à Médine, Il déploya d’immenses efforts, autant à l’intérieur de Médine qu’à l’extérieur, sur la voie de la conciliation en concluant de nombreux pactes.

Lors des batailles, les Compagnons ne manifestèrent aucune hésitation à affronter même des armées beaucoup plus nombreuses qu’eux et n’abandonnèrent jamais le Messager d’Allah (saw), même dans les situations les plus périlleuses. Tout cela n’était autre que le fruit de la confiance qu’ils Lui portaient. Lorsqu’Il envoyait ses chefs de troupe au combat, le Messager d’Allah (saw) les exhortait à craindre Allah, à ne commettre ni meurtres, ni viols, ni trahison et vengeance, à ne pas combattre ceux qui n’étaient pas disposés à le faire et à être bienveillants et conciliants. Et il déclara en particulier que les femmes, les enfants, les vieillards, les impotents, les malades et ceux qui, confinés dans leurs demeures, refusaient de prendre les armes bénéficiaient de la protection. En général, les batailles et expéditions que le Messager d’Allah (saw) organisa s’expliquaient par la nécessité de lever les obstacles qui entravaient sa mission, de prendre des mesures préventives contre les dangers qui menaçaient l’Etat et d’assurer un environnement sûr et prospère dans la société.

À l’époque du Messager d’Allah (saw), même les prisonniers de guerre bénéficieraient d’une sécurité. En effet, sous ses directives, les captifs furent bien traités, nourris, abreuvés, vêtus et nombre de leurs besoins comblés. (7) Bien plus que cela, en accordant, pendant et après la bataille, la protection à ceux qui la demandaient, le Messager d’Allah (saw) démontra que tout le monde était en mesure de bénéficier de la sécurité. À cet égard, en effet, le jour de la conquête de la Mecque, il accorda, à quelques exceptions près, la vie à tous ceux qui avaient préalablement fait l’objet d’une condamnation à mort.

En outre, dans le cadre de sa vie familiale, le Messager d’Allah (saw) ne délaissa jamais l’hygiène et la modestie dans son alimentation ainsi que dans sa tenue vestimentaire et ne donna dans sa vie aucune place au luxe et à l’opulence. En accordant tout particulièrement la priorité aux nécessiteux, il déclara : « Si je possédais autant d’or que la montagne d’Uhud, je n’aurais pas souhaité passer une seule nuit avec cette richesse à mes côtés, à l’exception d’une quantité équivalente à ma dette ». Cette attitude et ces comportements du Messager d’Allah (saw) furent érigés en modèle par ses Compagnons au point que Médine en devint une cité exemplaire pour ceux qui aspirent au bonheur dans ce bas-monde comme dans l’au-delà.

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1) Ibn Hanbal  11/425.

2) Ibn Hicham. 11/138; Ibn Al Athir, Ali b. Abi Al-Karam, Al-Kamil fi´t- Tarikh, Beyrouth, 1965,11/103.

3) Jonas 10: 16.

4) Hijr 15: 94.

5) Ibn Hicham 1/320.

6) Le Butin 8: 61.

7) L’Homme 76: 8; Ibn Hicham 11/299,300; Tabari, Tarikh 11/460,461.

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218