De la communion des cœurs à celle des peuples

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vendredi 29 juillet 2016

De la communion des cœurs à celle des peuples

Abou Soufyan décrivait ainsi la communauté musulmane médinoise qui s’était rassemblée autour du Messager d’Allah (saw) : « Je viens à vous d’une communauté dont le cœur de tous les membres sont liés à un seul cœur. » Ceci est une définition magistrale. Une définition magistrale qui résume bien la signification que revêt le fait d’être une oumma, d’être unis et de constituer un tout unifié… Rien ne peut expliquer, sinon un profond lien affectif, l’état spirituel des Nobles Compagnons qui, pendant la période prophétique qui dura vingt-trois ans, furent, dans l’abondance comme dans l’indigence, dans la joie comme dans la peine, toujours aux côtés du Messager d’Allah (saw).

La signature du Pacte de Houdaybiya fut un moment difficile. Outre le fait que, quittant Médine avec l’intention d’accomplir l’Omra, ils ne purent entrer à la Mecque, les Nobles Compagnons rebroussèrent chemin, la mort dans l’âme, après avoir signé un pacte dont certaines conditions étaient très lourdes. Pourtant, au fur et à mesure que les mois passèrent, les bénéfices découlant de l’instauration d’un climat pacifique allaient se faire sentir. De nombreuses personnes qui n’avaient pas eu, jusqu’à ce jour, l’occasion de connaitre le Messager de la Miséricorde, allaient venir à sa rencontre et embrasser l’Islam. Houdaybiya devint une victoire politique, un appel à la détermination et à l’unité ainsi que l’annonce d’une véritable renaissance. Irrités par cette situation, les polythéistes mecquois envoyèrent Abou Soufyan à Médine afin de renouveler le pacte et modifier certaines articles. Abou Soufyan ne put obtenir une réponse favorable du Prophète ni des Compagnons. Néanmoins, tout en menant ses activités diplomatiques, il trouve l’occasion d’observer la société musulmane naissante. Il écoute les conversations, observe les comportements et analyse la nature des relations qui se tissent entre les Musulmans. Finalement, lorsqu’il rentre à la Mecque, il adresse un discours à la foule curieuse qui l’attend avec impatience. Dans ce discours Abou Soufyan décrit ainsi la communauté musulmane médinoise qui s’était rassemblée autour du Messager d’Allah (saw) : « Je viens à vous d’une communauté dont le cœur de tous les membres sont liés à un seul cœur. » [1] Ceci est une définition magistrale. Une définition magistrale qui résume bien la signification que revêt le fait d’être une oumma, d’être unis et de constituer un tout unifié… Rien ne peut expliquer, sinon un profond lien affectif, l’état spirituel des Nobles Compagnons qui, pendant la période prophétique qui dura vingt-trois ans, furent, dans l’abondance comme dans l’indigence, dans la joie comme dans la peine, toujours aux côtés du Messager d’Allah (saw). Par leur attitude à prêter, à chaque instant, l’oreille au Noble Messager (saw), à l’observer, l’interroger, le consulter, discuter, débattre, rire et pleurer avec Lui, ils constituèrent un ensemble parfait. D’un côté, un prophète qui s’échine « au point de se consumer » [2], selon l’expression coranique, afin de remplir sa mission de messager de la meilleure façon et, de l’autre, des Compagnons qui l’écoutent avec une attention telle que l’on penserait « qu’un oiseau s’est posé sur leurs têtes » [3] et prennent exemple sur Lui… Cela est le signe d’un attachement qui se développe par la déférence et se renforce par l’affection. Cela est l’illustration même de l’unité. L’unité est cette disposition que manifeste un grand nombre de personnes, dont chacune possède ses spécificités et constitue à elle seule tout un univers, à construire une image unifiée et commune lorsqu’elles se retrouvent ensemble. L’unité est l’attachement réciproque d’un grand nombre de croyants, animés d’une conscience de la oumma, sans qu’il ne leur soit nécessaire de se défaire de leur liberté respective et une soumission à l’unité sans que cela n’implique l’aliénation de leur volonté respective.

Au fondement de l’unité réside, sans aucun doute, la foi en l’unicité d’Allah et en Sa nature d’être sans égal. Les murs de l’édifice de l’unité se construisent sous la conduite du Messager d’Allah (saw). Chaque croyant est une brique. Exactement comme Il l’illustra tout en croisant les doigts de Ses mains bénies : « La relation du Musulman aux Musulmans est semblable à celle d’un mur dont les briques se maintiennent mutuellement » [4]

Les croyants qui constituèrent un seul corps sur la base de la foi monothéiste se lièrent solennellement au Prophète (saw) et se rassemblèrent autour de Sa personne. C’est le Très-Haut, Lui-même, qui s’adresse à eux en les appelant « oumma » et en leur confiant une mission : « Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah » [5] Appartenir à la communauté du Prophète (saw) signifie avoir un cœur qui bat avec le Sien, Lui donner la main, marcher sur Ses pas et se conformer à Sa vision de la miséricorde.

Après Son décès, les cœurs des croyants, liés intimement à Son cœur, ne furent pas délaissés et abandonnés à leur propre sort. Le moment est venu de s’accrocher fermement à son plus grand legs qu’est le Coran et suivre fervemment sa Sunna. Car le pivot de la oumma est clair et sans équivoque : « Je vous laisse deux choses, tant que vous les suivrez fermement vous serez assurés de ne pas vous égarer : le Livre d’Allah et la Sunna de son Prophète. » [6] Et voilà que les mouvements de division et de sédition visent à briser ce ciment monothéiste qui lie les Musulmans et à séparer les cœurs qui font corps autour de la Sunna, les abandonnant à l’isolement et à la solitude. Ainsi les cœurs privés de la miséricorde et de la bénédiction divine vont s’endurcir et s’anéantir les uns les autres dans les ténèbres de la division. Les personnes qu’Allah a qualifié de « communauté du juste milieu » [7] plongeront dans tous les excès ; elles oublieront le juste milieu et la modération dans leur croyance, leur morale, leurs attitudes et leurs comportements ; elles se disperseront ci et là de façon déséquilibrée et désordonnée. Les Musulmans qui se caractérisent par leurs attitudes exemptes de tout extrémisme, justes et modérées et qui sont érigés comme « témoins » [8] pour les autres peuples perdront cette haute exemplarité en se fondant dans les creusets de la sédition. Les divergences d’opinions qui se manifestent entre les personnes sont importantes en ce sens qu’elles permettent aux esprits de se féconder mutuellement et d’élargir, avec de nouvelles perspectives, le champ de vision de leur entendement. Ce faisant, les quêtes de solutions destinées aux questions et problématiques de la oumma se verraient diversifiées dans leurs orientations et « la divergence » pourrait être ainsi salutaire. Toutefois, une divergence qui conduirait directement à une impasse et, à l’instar d’une terre rude brassée par la colère et arrosée par le ressentiment, séparerait les parties est le signe avant-coureur de la « division ». Cette terre aride, avec ses crevasses qui se creusent chaque jour davantage, éloignerait, les uns des autres, les cœurs et les esprits. Elle provoquerait des ébranlements qui anéantiraient l’unité, la cohésion, l’harmonie et la paix sociale. Il s’agit des ébranlements destructeurs de « la sédition », lesquels représentent le plus redoutable ennemi des sociétés musulmanes. Soit, mais quelle stratégie le Noble Messager (saw) a-t-il défini contre ces mouvements de sédition qui nuisent à l’unité ? Quels genres de mesures a-t-il prises contre la sédition qui constitue le plus grand obstacle à la fraternité musulmane ? En premier lieu, en luttant contre la mentalité moyenâgeuse de la période préislamique, il battit en brèche les visions ségrégatives et discriminantes. Dans cette perspective, Il définit l’unité et la cohésion de la société musulmane, le fait qu’elle décide et qu’elle agisse ensemble comme le symbole de la rupture avec le paganisme préislamique. Il qualifia ceux qui contrevinrent à l’unité de la oumma et qui soutinrent des visions discriminantes telles que le racisme de « ceux qui meurent d’une mort païenne ». [9] Le croyant se doit non pas de séparer mais de lier, non pas de rejeter mais d’accueillir, non pas d’arracher mais d’attacher. Le croyant se doit d’aller au-devant de ses frères et s’entendre avec eux.

Appartenir à la communauté du Prophète (saw) signifie avoir un cœur qui bat avec le Sien, Lui donner la main, marcher sur Ses pas et se conformer à Sa vision de la miséricorde.

Le Coran vise à affranchir la société qu’il vient d’édifier de l’individualisme qui est une habitude païenne. Il leur enseigne le fait d’être un « nous ». Le Créateur qui nous a enseigné à réciter plusieurs fois par jour l’invocation « Ô Seigneur ! Guide-nous sur le droit sentier », « Ô Seigneur ! Protège nous, du sentier de ceux qui ont encouru Ta colère et des égarés » [10] nous informe qu’il n’est possible d’échapper aux abimes de la colère et la déviation qu’en constituant un « nous ». Être « nous » c’est faire converger vers un même but les intentions, les corps, les paroles et les comportements. Ne pas s’orienter vers une autre direction, ne pas dévier sur des voies divergentes. Agir ensemble implique d’être avant tout un « nous ». Et cette cohésion se réalise d’abord dans les cœurs et les intentions. Il n’est guère possible à ceux dont les cœurs et les intentions divergent d’agir ensemble et de construire l’unité de la oumma. Par conséquent, il est nécessaire, en premier lieu, de diffuser, de l’individu à la société, les éléments essentiels qui annihilent la division et la sédition et, en second lieu, de les renforcer à travers la société sur l’individu.

Dans cette perspective, le Prophète (saw) consacra beaucoup d’efforts afin que soient formés des individus musulmans exempts de tares personnelles telles que l’orgueil, l’égoïsme, l’opportunisme ou l’élitisme, lesquelles constituent autant d’obstacles à l’établissement d’une conscience collective dans la société. Lorsqu’Il déclare : « Ne vous détestez pas les uns les autres, ne vous jalousez pas les uns les autres, ne vous détournez pas les uns des autres. Ô serviteurs d’Allah, soyez frères. Il n’est pas licite pour un Musulman de rester brouillé avec son frère dans la foi plus de trois jours ! » [11], son intention est d’enrayer les attitudes qui nuisent à la conscience du « nous ». Car seul une personne ayant intériorisé la fraternité, l’intégrité de la société et le salut de la oumma peut, en commençant par sa famille, ses amis et son entourage proche, transmettre à toute l’humanité la culture de la paix. Le Musulman doit toujours accorder la primauté aux intérêts de la oumma sur les siens, il doit être capable de dire « nous avant moi ». C’est une question de mentalité.

Il n’est pas possible d’instaurer une conscience du monothéisme et de l’unité avec des consciences emprisonnées dans le piège de l’égoïsme, de l’orgueil et, par conséquent, de l’ignorance. Un esprit qui accorderait la primauté à son courant de pensée, sa confrérie, son ethnie ou son idéologie au détriment de l’Islam, religion du monothéisme, ne peut en aucun cas constituer une brique dans l’édifice de l’unité.

Les personnes qui s’efforcent de ressentir et de comprendre les peurs que vivent leurs frères croyants autant qu’ils le feraient avec leurs propres peurs et qui se soucient des espoirs et des déceptions de leurs frères croyants au regard de leur avenir autant qu’ils le feraient pour leurs propres inquiétudes et leurs attentes au regard de leur avenir accéderont à la miséricorde qui découle du fait d’être une communauté. Les consciences emplies de clémence de cette catégorie de personnes deviennent avec le temps la conscience sociale de la société dans laquelle elles vivent. Autant les espoirs, les peurs, les joies et peines sont communs, autant les fondements de la société sont solides. Autant ils sont individuels, autant l’unité de la société et sa capacité à survivre sont faibles. Autant, dans le premier cas de figure, les individus s’honorent les uns les autres, ainsi que la société dans laquelle ils vivent, autant, dans le second cas de figure, ils s’entrainent les uns les autres, ainsi que la société vers la décadence et le morcellement. D’autre part, la réalisation de l’unité nécessite également l’intériorisation de certaines vertus et, en cas de nécessité, la capacité à consentir certains sacrifices. Lorsque des dispositions telles que le pardon, la patience, la clémence et l’humilité se conjuguent à la quête de l’agrément d’Allah, la conception de l’unité se transforme en une véritable foi. Lorsqu’éclate une division, les cœurs touchés par cette foi s’inquiètent d’un éventuel châtiment divin susceptible de s’abattre sur eux. Aussi banale qu’elle puisse paraitre et fut-elle une simple brouille, autoriser son cœur à s’éloigner de son frère est, selon l’expression du Noble Messager (saw), de nature à s’attirer la colère du Tout-Miséricordieux : « Chaque lundi et chaque jeudi les portes du paradis s’ouvrent et tout serviteur qui n’aura associé aucune autre divinité à Allah sera pardonné. Hormis celui qui sera en état de brouille avec son frère. On dira à propos d’eux : Faites patienter ces deux personnes jusqu’à ce qu’elles se réconcilient !  Faites patienter ces deux personnes jusqu’à ce qu’elles se réconcilient !  » [12]

Cette vie est une vie d’épreuve. Ce monde est un monde d’épreuve. Assurément, pour chaque personne, les formes de l’épreuve et les questions qu’elle suscite diffèrent. Toutefois, c’est un fait que l’homme est éprouvé par l’homme. Le croyant n’a d’autre voie que de patienter lorsqu’il est mis à mal, de pardonner lorsqu’il est froissé, d’être clément lorsqu’il subit une violence, de rendre le bien pour le mal. Car le croyant a la responsabilité et la charge de veiller à ce que les divergences ne se transforment pas en division.

L’idée d’unité qui vise à établir une vie en accord avec la dignité de l’homme, noble vicaire sur terre, lequel place l’existence et l’unicité d’Allah au centre de tout, est l’idéal suprême de la société musulmane. Cette pensée se nourrit des valeurs communes sur lesquelles tout le monde peut s’accorder telles que le respect, la tolérance, la clémence, la vérité et la justice. L’existence de ces valeurs est un rempart contre le conflit, elle produit, à partir des différences, des richesses qui renforcent à leur tour l’unité. Par conséquent, les valeurs en question doivent être gravées dans l’univers mental de chaque Musulman et orienter sa vie, sans distinction de race, de sexe, d’âge et de statut social. Chaque croyant doit, encore une fois, ajouter foi que le monothéisme n’est possible qu’en plaçant l’adoration d’Allah au-dessus de tous les choix et que l’unité n’est possible qu’en défendant l’honneur de la oumma.

L’idée d’unité qui vise à établir une vie en accord avec la dignité de l’homme, noble vicaire sur terre, lequel place l’existence et l’unicité d’Allah au centre de tout, est l’idéal suprême de la société musulmane. Cette pensée se nourrit des valeurs communes sur lesquelles tout le monde peut s’accorder telles que le respect, la tolérance, la clémence, la vérité et la justice. L’existence de ces valeurs est un rempart contre le conflit, elle produit, à partir des différences, des richesses qui renforcent à leur tour l’unité. Par conséquent, les valeurs en question doivent être gravées dans l’univers mental de chaque Musulman et orienter sa vie, sans distinction de race, de sexe, d’âge et de statut social. Chaque croyant doit, encore une fois, ajouter foi que le monothéisme n’est possible qu’en plaçant l’adoration d’Allah au-dessus de tous les choix et que l’unité n’est possible qu’en défendant l’honneur de la oumma. Le ferment de la société musulmane que le Prophète (saw) a cherché à bâtir en y consacrant sa vie est cette même foi. Ceux qui font de leurs petits mondes le but le plus important de leur vie… Ceux qui attentent à la dignité humaine sur l’autel de buts vils et partiels… Ceux qui abandonnent la voie du juste milieu prônée par l’Islam pour verser dans tous les excès… Ceux qui n’hésitent pas, pour leurs seuls intérêts ou ceux du groupe dans lequel ils se trouvent, à écraser et anéantir ceux qui se trouvent devant eux… Ceux qui sont au service du désordre et de la terreur, indifférents à la douleur, aux larmes et à l’injustice…Et tant de Musulmans qui ne peuvent éprouver la sérénité et le soulagement qu’apporte l’appartenance à la oumma du Prophète (saw)… Tant d’âmes victimes de la brutalité et du conflit…

Miqdad b. Amr, le grand Compagnon, déclarait lors d’un discours qu’il avait prononcé avant la bataille de Badr : « Ô Messager d’Allah, fais ce qu’Allah t’a indiqué de faire, nous sommes avec toi. Nous ne te dirons pas comme ont dit les fils d’Israël à Moussa (as) (Moïse) « Va donc toi et ton Seigneur, et combattez tous deux. Nous restons là où nous sommes » [13] [14] Nous qui sommes les descendants des Musulmans qui, ce jour-là, n’ont pas abandonné le Prophète (saw), nous avons aujourd’hui tant besoin de nous retrouver dans sa Sunna et de réunir nos cœurs autour de son appel de miséricorde ! Il apparait clairement que la société de l’unité, qui est de nature à enrayer la sédition et à la division, ne s’édifiera que par cette communion.

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1. Abdurrazzâk, Musannaf, V/375-376, H.no: 9739.

2. Sourate Kahf, 18/6.

3. Ibn Hanbal, IV/278.

4. Boukhârî, Madhâlim, 5.

5. Sourate Âl  Imran, 3/110.

6. Muvatta, Qadr, 3.

7. Sourate Baqara, 2/143.

8. Sourate Hajj, 22/78.

9 Ibn Hanbal, II, 306.

10. Sourate Fatiha, 1, 6-7.

11. Boukhârî, Adab, 62.

12. Mouslim, Birr et Sıla, 35.

13. Sourate Mâida, 5/24.

14. Ibn Hichâm, es-Sîratou’n-Nabawiyya, I/615.


Presses du Ministère des Affaires Religieuses, Extrait du livre : Le Prophète, l’Unicité et l’Unité.

قَلَ رسول الله (صلى الله عليه و سلم ) : " كُلُّ مُسْكِرٍ خَمْرٌ , وَ كُلُّ مُسْكِرٍ حَرَامٌ , وَ مَنْ شَرِبَ الخَمْرَ فِي الدُّنْيَا فَمَاتَ وَهُوَ يُدْمِنُهَا , لَمْ يَتُبْ , لَمْ يَشْرَجْهَ فِي الآخِرَةِ. "
Le Messager d’Allah (saw) a dit :

“Tout ce qui enivre est une boisson alcoolisée et tout ce qui enivre est illicite. Celui qui boit de l’alcool en ce monde puis meurt en état de dépendance sans se repentir n’en boira pas dans l’au-delà.”

Sahih Muslim, Livre des boissons, Hadith 5218