Les premiers écrivains de la sîra
Malgré que nous retrouvons des signes démontrant que les premiers matériaux concernant la vie du Prophète Muhammad (saw). ont commencé à être recueillis à la période des compagnons, l’écrit des œuvres sur la sîra et sur la maḡâzi (les combats du temps du Prophète) a été réalisé à la période des tâbi’în (les successeurs des compagnons). D’un côté, le fait que le Coran nous montre le Prophète (saw) comme un modèle et, qu’il appelle les croyants à l’obéissance envers lui et, d’un autre côté les générations qui ont pu connaître le Prophète (saw). ont commencé un effort intensif à Médine afin d’apprendre les paroles et la sounna du Prophète (saw). dans le but de le connaître, a donné ses fruits rapidement. Pendant que les hadiths étaient rassemblés, les nouvelles transmises par les compagnons ainsi que les documents écrits au temps du Prophète ont commencé à être écrits davantage par ordre chronologique.
Dans l’étape primaire, même si un écrit de l’histoire déterminé par une culture de livres des ahl-i kitab (les gens du livre) et des savants tels que Ka’bou’l Akhbar (m.652), Abdoullah b. Salam (m.663), Vahb b. Mounabbih (m.732) utilisant couramment des citations des ahl-i kitab nous attire l’attention, tout de suite après cette période, avec le rassemblement des hadiths ainsi que les règles de transmissions mises au point par les savants de hadith commence une période d’écrit des risâla (livret) prenant en considération ces mêmes règles.
À la fin du premier siècle hégirien, surtout à la première moitié du deuxième siècle, bien qu’il soit possible de rencontrer de nombreux écrivains s’intéressant à la sîra, Urwa b. Zoubayr (m.94/712), Ibn Shihab ez-Zouhri (m.124/741) et Ibn Ishaq (m.151/761) sont ceux qui ressortent en avant. Urwa et Zouhri sont en même temps les premiers à avoir écrit un livre sur la sîra, leurs œuvres n’ont pu venir jusqu’à nos jours, mais la majeure partie des transmissions présentes dans leurs œuvres nous sont parvenues à travers les œuvres des écrivains de la période suivante tels que Ibn Hisham (m.218/813), Ibn Sa’d (m.230/842), Boukhari (m.256/870) et Taberî (m.310/922). Ces transmissions comprenant en elles beaucoup d’informations à propos de la vie du Prophète (saw). depuis sa naissance jusqu’à sa mort, ont été rédigées d’une manière simple et élémentaire. (1)
La spécificité commune entre ceux qui ont écrit les premiers livres sur la sîra est qu’ils sont tous des mouhaddis (savants de la science des hadiths). Urwa b. Zoubayr faisant partie des sept fâkih (savant de la jurisprudence islamique) de Médine, était en même temps un mouhaddis. Il a écrit en particularité les hadiths transmis par sa tante Aïcha, il a participé à la transmission des textes des grands compagnons. Urwa, connaissant très bien la poésie arabe, la jurisprudence, les hadiths et la sounna, a fait écrire à ses élèves de nombreux hadiths et khabars (information rapportée concernant le Prophète, ou ses Compagnons, ou leurs Successeurs (Tâbi'în, ou les tâbi' tâbi'în (2ème génération suivant celle des Compagnons)) à propos du Prophète et des premières années de l’Islam. De plus, il a joué un rôle de pionnier quant à la définition des principes de la maḡâzi et de la sîra. (2) Cette œuvre, étant apparue à la suite des réponses écrites et orales qu’il a donné aux questions qu’ils lui ont été posées, est devenue une autorité au sujet de la maḡâzi à laquelle les savants, les emirs, et même les califes ont fait appel. Elle comporte les informations sur la révélation, le début de l’invitation à l’Islam, l’hégire, la période Médinoise, la bataille de Taïf, les lettres du Prophète (saw). et les différents évènements jusqu’à sa mort. (3)
En dehors des transmissions d’Urwa, Ibn Shihab ez-Zouhri (m.124/741) a également eu un rôle de pionnier dans le devenir de la sîra en tant que branche scientifique à part entière en rassemblant les différents hadiths et khabars et, en écrivant ce qu’il entendait à Médine. Si bien qu’Omar b. Abdoulaziz et Hisham b. Abdoulmalik l’encouragèrent à écrire, ils lui ont même apporté leur soutien. Ainsi, Zouhri fut la première personne à avoir écrit par thème la sîra et l’histoire de l’Islam. Le fait qu’il fasse passer les informations qu’il a ramassées par un filtrage critique, qu’il donne un texte seulement, tout en faisant attention à la fluidité des évènements, en rassemblant les informations recueillies au sujet d’un évènement avec des chaînes de transmetteurs différentes, qu’il montre les évènements importants, a permis à la sîra de s’éloigner de la méthode de la science du hadith tout en apparaissant en tant qu’une discipline historique. Zouhri, a également achevé son livre Kitab el-Maḡâzi en l’an 121/739. (4)
À partir du IIème siècle hégirien, commença l’écrit du livre d’Ibn Ishaq qui a une place importante en tant qu’une des premières œuvres bien organisées sur la sîra. Le fait que son grand-père ait été éduqué dans un monastère, qu’il connaissait très bien la Bible et la Thora et qu’il savait parler le syriaque, (5) a joué un rôle dans le fait qu’Ibn Ishak ait été nourri des différentes cultures. Ce qui s’est reflété dans son œuvre. En effet, son œuvre connue sous le nom « Sîratou Ibn Ishaq, al-Moubtada’ wa’l-Meb’as wa’l- Maḡâzi », a profité à côté du Coran et des hadiths de nombreux savants de la science de hadith et d’historiens Médinois, des gens du livre, des étrangers, des documents et des récits populaires. Le fait qu’il ait commencé son livre avec l’histoire des prophètes, qu’il dessina ainsi l’histoire dans un cadre commençant par le premier homme qu’est Adam, qu’il traita la vie du Prophète à l’intérieur de l’histoire général du monde, était une nouveauté importante du point de vue de l’écrit historique. Ibn Ishaq, étant le plus grand élève de Zouhri, a tout d’abord soumis son œuvre au Calife Abou Jafar al-Mansour, puis à son fils Mahdi à la suite de rajouts. Cette œuvre, de par ses multiples sources et de par le fait qu’elle saute la personne transmettant le hadith (tadlis) en racontant de la bouche du premier transmetteur, a été le sujet de critiques de la part des savants du hadith et, en particulier de l’imam Malik. Malgré le savoir profond qu’avait Ibn Ishaq dans la science du hadith, le fait qu’il fasse tadlis en histoire, démontre la nature différente entre la science du hadith et l’histoire.
Les œuvres de base de la sîra
Le livre, se compose de trois parties, la première appelée « moubteda » prenant en main la création et la vie des Prophètes, la seconde nommée « meb’as » racontant les années jusqu’à l’hégire, la troisième appelée « maḡâzi » comprenant la période de l’hégire jusqu’au décès du Prophète (saw). Les deux dernières parties s’appuient sur des sources plus valides alors que la première partie a été alimentée par les histoires judaïques et les histoires de la jâhilîya (période de l’ignorance). C’est pourquoi, elle a été le sujet de critiques.
L’élève d’Ibn Ishaq Ibn Hisham (m.218/813) a pris quelques dispositions sur le livre de son maître. Il a enlevé du livre original certaines poésies, certains énoncés non courtois, les transmissions qu’il a vues faible. De même, il a enlevé certains thèmes n’étant pas cités dans le Coran et n’ayant aucune relation avec le Prophète. Il a fait certains ajouts, modifications et suppléments au livre. Avec le temps, cette œuvre a été remémorée avec son nom, elle a été considérée par certains historiens comme « le meilleur livre de sîra et comme la meilleure et la plus fiable des œuvres écrites à propos de la vie du Prophète (saw) ». (6) Après Ibn Ishaq, el-Waqidî (m. 207/823) a écrit son livre al- maḡâzi comportant les activités du Prophète (saw) lors de la période médinoise en se concentrant particulièrement sur les batailles. Cette œuvre, a été trouvée « plus proche du style des mouhaddis» tout en ayant pas une influence importante sur le style et sur la méthode de la sîra. En fait, le changement important et durable dans l’écrit de la sîra a été réalisé par l’élève de Waqidî, Ibn Ishaq (m. 230/845). Ce changement, qui a élargi les limites de la sîra et, qui a joué un rôle dans le formatage de l’écrit de la sîra des périodes postérieures a placé Ibn Ishaq à un niveau important quant à l’écrit de la sîra. Avec lui, les transmissions nommées Shamâïl, comportant les spécificités physiques et morales du Prophète (saw) ont été insérées au sujet de la sîra. Dans son œuvre, les spécificités du Prophète (saw) se trouvant dans la Bible et la Thora ont pris place ainsi que certains thèmes étudiés plus tard dans les livres tels que dalâilu’l-noubouwwa, alâmatu’n-noubouwwa et shamaïl. (7) Un autre sujet que nous trouvons important à citer, dont le toit a été bâti avec Ibn Ishaq et qui a gagné un caractère systématique lors de la période d’Ibn Ishaq au sujet de l’écrit de la sîra est le fait que les limites de la sîra se sont étendues jusqu’au Prophète Adam. Cette application naissant du besoin de déterminer les ancêtres et la généalogie du Prophète (saw), est intéressante dans le sens où elle fait commencer la sîra au début de l’humanité. Cette approche, a servi de modèle pour les livres d’histoire générale qui vont être écrits par la suite.
Après ceci, à côté des ouvrages propres à la sîra- maḡâzi, des livres prenant en main les conquêtes des musulmans, des livres de tabakat (classification) ayant une nature biographique ainsi qu’avec les livres d’histoire générale, l’écrit de la sîra s’est profondément développé à l’intérieur de l’écrit de l’histoire de l’Islam tout en se faisant une place en tant que sous-branche de l’histoire. Alors qu’Ibn Sa’d (m. 230/8459) et Belazouri (m. 279/892) nous attire l’attention en tant qu’écrivain écrivant la sîra au début de leur livre, dans les ouvrages d’histoire générale, l’œuvre de Taberî Târihou’l-Umem a constitué la source la plus importante pour les historiens postérieurs au sujet des informations liées à la sîra. Les œuvres d’Ibnu’l-Esir el-Kâmil fi’t-târihi, d’Ibn Kesir el-Bidâya we’n-Nihâya, de Zehebî Târihou’l-Islâm, d’Ibn Haldoun el-Ibar, de Diyarbakrî Târîhou’l-hamîs fî ahvâli enfesi nefîs sont des ouvrages donnant beaucoup de place à la sîra et à la maḡâzi. Malgré que les livres d’Ezrakî Ahbârou Makka et d’Ibn Shabba Târihou’l- Madînati’l-mounawwara sont des ouvrages prenant en main l’histoire des villes, ils sont importants à citer de par les informations qu’ils donnent à propos de la sîra et de la maḡâzi. (8)
Le livre de Tirmidhi Kitâbou’sh-Shamâïl est le premier exemple d’ouvrage de type « Shamâïl » prenant en main les particularités humaines du Prophète (saw) ainsi que sa vie personnelle et, il fit commencer le processus d’accroissement d’une littérature se concentrant sur la personnalité et sur la prophétie du Prophète (saw).
La naissance du Prophète (saw), ses noms, son ascendance, sa tribu, ses parents, sa vie avant la prophétie, sa réception de la révélation, son ascension (mi’raj), son hégire, ses épouses, ses enfants, ses domestiques, son décès, son héritage, les délégués qu’il a envoyés aux pays voisins, sa présidence d’état, ses actes d’adoration, ses chevaux, son lit, etc. tout comme de multiples détails étant sujets aux livres, sous le titre en question, ont été construit par l’utilisation de tout matériels pouvant servir aux parties en question.
Le développement du matériel de la sîra
De nombreux ouvrages ont été écrits en se concentrant sur la personnalité et sur la prophétie du Prophète (saw), mais à côté de cela, des livres de types « dalâilu’l-noubouwwa, alâmatu’n-noubouwwa, bashâïrou’n-noubouwwa et isbâtou’n-noubouwwa » ont été écrits dans le but de prouver sa prophétie. Ce type d’ouvrage démontrant un glissement dans l’écrit de la sîra vers la spécialisation, est devenu en même temps la cause et le résultat de l’augmentation du matériel de l’écrit de la sîra. Malgré la place importante qu’a le livre d’Ibn Ishaq dans l’écrit de la sîra et, le fait qu’il soit critiqué par les savants de hadith, aussi le fait que son élève Ibn Hisham ait ressenti le besoin de faire un tri à cause du matériel à risque qu’il contenait, (9) il reste bien simple face aux ouvrages de la sîra de cette époque. En nous éloignant de plus en plus de l’époque du Prophète, le fait que les premiers transmetteurs ont peut-être raconté des événements d’une manière rhétorique, qui ont été transmis par la suite mot à mot comme si c’était la vérité et, le fait que ce type de narration amplificatrice se trouvant dans la littérature Arabe, où les récits poétiques et les analogies littéraires sont répandus, s’est infiltré facilement dans la sîra se fait vraiment ressentir dans les œuvres de la sîra.
Le motif principal de ces infiltrations est surement lié à l’influence culturelle environnementale due aux terres de l’Islam s’élargissant avec les conquêtes. Avant toute chose, dans les débats entrepris contre les gens du Livre, exprimant la critique que Muhammed (saw). est un prophète sans miracle, les livres et livrets écrits au sujet des miracles prophétiques coïncident à une période où ce domaine s’est élargie dans l’écrit de la sîra. Nous remarquons que dans la première période des ouvrages de la sîra, les transmissions au sujet des miracles sont moins nombreuses que dans les ouvrages postérieurs. (10)
Cette richesse de transmissions s’accroissant dans le cadre de l’écrit de la sîra, n’a pas eu un simple effet d’élargir les limites de la sîra, mais elle a conduit à des changements importants au niveau de la perception du Prophète. Cette richesse se concentrant surtout autour de la période Mecquoise où les sources restent insuffisantes s’est surtout fait ressentir dans les sujets tels que la lignée du Prophète (saw), sa vie avant la prophétie, sa beauté humaine, ses miracles, ses spécificités physiques et, elle a mis en avant le Prophète (saw) avec ses qualités extra-humaines. (11) De plus, dans le cadre d’une géographie de l’Islam s’agrandissant, face à l’interrogation tout d’abord de son enfant Ali, puis des Abbassides et des Quraychites et d’une manière encore plus nette de l’identité Arabe, la réaction de protection de ces identités, s’est étendue jusqu’à toutes les filiations du Prophète. Les transmissions prenant en main, en premier lieu, toutes les filiations des ancêtres au premier degré du Prophète sont apparues et, elles ont pris place dans l’écrit de la sîra. De plus, le phénomène des rêves qui se trouve dans le Coran ainsi que le phénomène des prédictions étant répandue dans la culture Arabe se sont plus distingués lors des périodes suivantes dans l’écrit de la sîra. Les matériaux utilisés dans les écrits de l’ascendance, du hadith, du tasawwouf, des livres d’histoire générale et des livres des causes des révélations ont été transférés vers la sîra, et peut-être le plus important, la culture des contes et des récits ayant beaucoup d’audience dans les milieux tasawwouf a influencé de manière importante les milieux proches au tasawwouf dans la manière et le contenu de l’écrit de la sîra. Ce style de sîra avec ses côtés littéraires et ses matériels s’adressant aux sentiments spirituels, a fortement augmenté l’intérêt du peuple pour ce genre d’ouvrage.
Dans l’écrit de l’histoire de l’Islam, avec les noms tels que Birûnî, Zehebî et Ibn Haldoun une ligne de critique sérieuse de l’histoire continue à se concrétiser, plus précisément à partir du XIVème siècle d’une manière nette, une conception de l’histoire et de la sîra produisant des œuvres ayant très peu de différences avec ceux écrits auparavant s’est développée. Cette conception s’est consolidée avec le temps, en dehors des critiques exceptionnelles sortant de temps à autre, tout en mettant en avant une conception de la sîra modelée et sacralisée à grande mesure jusqu’à l’invasion au niveau politique, scientifique et culturelle de la géographie de l’Islam.
Cette approche de la sîra a de temps à autre été la cible d’accusation de « fermer les yeux des croyants des vérités historiques avec d’innombrables voiles de respect mystique et de contes ». (12) Dans la période Ottomane classique, les œuvres de types Mouhammadiyya et Ahmadiyya se sont montrées surtout dans l’objectif d’ « inculquer au peuple un amour du Prophète qui s’est particularisé avec le tasawwouf ». (13) Nous pouvons évaluer la sîra durant la période Ottomane comme une nouvelle phase, du fait « qu’elle a été davantage le sujet de la littérature que de l’histoire » et, qu’un « style lyrique littéraire » s’est composé afin d’exprimer l’amour et le respect ressenti envers le Prophète (saw). (14) En effet, la vie culturelle de l’époque dont une partie importante était composée des assemblées de discussions dont l’un des sujets permanents était la sîra a conduit avec le temps au recueil du matériel de la sîra sous forme de livres, puis à l’écoute de ceux-ci durant ses assemblées. En particulier, la traduction en Turc des œuvres de langue Perse et Arabe ayant des caractères semblables a fait augmenter la demande des œuvres prenant en main le Prophète (saw). avec un énoncé « épique-légendaire ».
Jusqu’au XIXème siècle, les œuvres connues dans l’empire Ottoman étaient surtout celles qui étaient ornées de contes et d’histoires mises en avant avec des spécificités spirituelles et, écrites en partie ou en entier en vers. (15) Même à la suite de la période de réforme, nous remarquons que les œuvres de sîra les plus demandées par le peuple sont les œuvres écrites et traduites dans le passé. Entre les livres les plus imprimés de l’époque, nous retrouvons le livre de Mouin al-Miskin écrit vers la fin du XVème siècle en Perse Meârijou’n-Noubouwwa, sa traduction en turc nommée Altıparmak Siyeri en référence à son traducteur Altıparmak Mehmed Efendi et, d’une période proche au premier livre d’Ahmed al-Kastallâni Mawâhibou’l-Ladoûniyya écrit en Arabe puis traduit par Bâki. (16) Le premier, a adopté un style dépouillant le Prophète de ses spécificités humaines en donnant des références extra-humaines, les contes qu’il contient l’ont conduit à être apprécié par le peuple. (17)
Quant à l’œuvre de Kastallâni, avec un écrit de l’histoire chronologique, c’est un des premiers ouvrages rassemblant un écrit concentré sur le physique (shamâïl), les miracles (dalâïl), les preuves (hasâïs) et la morale du Prophète (saw). gagnant une grande réputation. (18) Par ailleurs, le premier livre composé en langue turque et écrit à la main en l’an 1036 (1626-7) du calendrier roumi Dourratou’l-tâj par Veysî est un livre de sîra connu à cette époque. Cette œuvre a été écrite en prose avec un sentimental proche de la poésie et un style littéraire comportant des vers qui l’a amené à être populaire et publiée à nouveau deux fois au XIXème siècle. (19) Une autre œuvre de la même période attirant l’attention est le livre d’Eyup Sabri Paşa qui s’est efforcé de fonder une sîra fiable pouvant être lue et comprise par le peuple. Ce livre, Mahmûdu’s-siyer, a été publié en 1871, il comporte des transmissions plus fiables que les livres écrits durant les siècles précédents. (20)
1. Mehmet Özdemir, “Siyer Yazıcılığındaki Değişim Üzerine”, Kutlu Doğum 2002 – Çağımızda Sosyal Değişme ve İslâm, Ankara 2007, p. 201.
2. Mustafa Fayda, “Siyer Sahasındaki İlk Telif Çalışmaları”, Uluslararası Birinci İslâm Araştırmaları Sempozyumu, İzmir 1985, p. 363.
3. Ramazan Şeşen, Müslümanlarda Tarih – Coğrafya Yazıcılığı, İstanbul 1998, p. 22.
4. Fayda, p. 365; Şeşen, p. 24-5.
5. Fatih Oğuzay, “İslâm Dünyasında Tarih Yazıcılığı”, Bülten İlam, numéro 11, 2010, p. 27-8.
6. Mustafa Fayda, “İbn Hişâm”, TDV İslâm Ansiklopedisi, XX, İstanbul 1999, p. 72.
7. Özdemir, “Siyer Yazıcılığındaki Değişim Üzerine”, p.202; Mustafa Fayda, “İbn Sa’d”, TDV İslâm Ansiklopedisi, XX, İstanbul 1999, p. 295.
8. Mustafa Fayda, “Siyer ve Megâzî”, p. 323.
9. İbn Hişam, p. 9, 20-21.
10. Özdemir, “Siyer Yazıcılığı Üzerine”, p. 137.
11. Özdemir, “Siyer Yazıcılığındaki Değişim Üzerine”, p. 204.
12. Annemarie Schimmel, “Müslüman Hayatının ve Düşüncesinin Bir Merkezi Olarak Hz. Muhammed (saw.)”, Tasavvuf Dergisi, numéro: 9, p. 406.
13. Özdemir, “Siyer Yazıcılığı Üzerine”, p. 141.
14. Mustafa Uzun, “Türkçe Siyer Kitapları”, dans l’article “Siyer”, TDV İslâm Ansiklopedisi, XXXVII, p. 324.
15. A ce sujet regardez. Seyfettin Erşahin, “Osmanlı Toplumunun Hz. Muhammed Hakkındaki Bilgi Kaynakları Üzerine Bir Bibliyografya Denemesi”, İslami Arastırmalar Dergisi, XVIII, numéro: 3, 2005, p. 335-9.
16. Uzun, p. 324-5.
17. Yusuf Şevki Yavuz, “Meâricü’n-Nübüvve”, TDV İslâm Ansiklopedisi, XXVIII, Ankara 2003, p. 209-10; Massad Süveylim Ali el-Shama, “Türk Edebiyatında Siyerler ve İbn-i Hişam’ın Siyer’inin Türkçe Tercemesi”, Thèse de doctorat de la faculté de Théologie de l’ Université d’Ankara, Ankara 1982, p. LXVIII.
18. Hüseyin Algül, “Mevâhibü’l-Ledûniyye”, TDV İslâm Ansiklopedisi, XXIX, Ankara 2004, p. 421.
19. Mustafa Erkan, “Dürretü’l-Tâc”, TDV İslâm Ansiklopedisi, X, İstanbul 1994, p. 33.
20. Uzun, p. 325.
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